LE TEMPS EST HABILE AJUSTEUR
… Je pressens que les épreuves, aussi cruelles soient-elles, ne nous rencontrent jamais pour nous détruire, mais pour nous éveiller à d'autres mondes de perception. Leur dureté n'est pas dissipée pour autant. Que de désastres aussi, que de désespérances à traverser !
Ces interminables passages, où nous croyons ne plus jamais devoir nous réconcilier avec le monde, où tout prend un goût de cendre, où notre propre nom, semblable à ces noms de mauvaise rencontre dont chacun porte au cœur la brûlure détestée, devient insupportable à entendre.
Parfois, aussi insoutenable que l'échec ou le drame, est l'humeur mauvaise qui nous visite. Tout se ferme en nous, les charnières et les serrures grincent et le heurt des cadenas qui retombent, clef tournée, nous laissent prisonniers de nos corps, imprenables pour la moindre espérance, desséchés comme dans un ventre mort, un fœtus mort.
Or, tout au fond de la détresse – tout au fond, jamais à mi-chemin – nous attendent les plus suffocantes rencontres. Une phrase suffit parfois pour me mettre aux jambes les fourmis d'un étrange ravissement. Mon corps devient cristal que le moindre attouchement, le moindre effleurement fait tinter.
Ces états de conscience, comme les fleurs de lotus dans la boue, n'éclosent que sur la vase des chagrins. Je ne tente plus d'esquiver quoi que ce soit. Je ne rechigne devant rien. Le tragique, l'échec, la mélancolie, la mort, sont les inséparables siamois du bonheur, de la santé, de la jubilation et de la vie. Il n'y a pas de choix possible, il faut tout prendre.
Même lorsque le sens de ce que je traverse m'échappe, il finit toujours, beaucoup plus tard, dans quelque nuit, à m'apparaître. Une bizarre confiance, obstinée et têtue, impossible à ébranler par la raison, ne me quitte plus.
Est-ce le lointain écho de la voix qui murmurait au pauvre paysan d'Anzengruber (écrivain populaire autrichien) : « tu n'as rien à craindre, même six pieds sous terre, tu n'as rien à craindre ».
(Christiane SINGER)
~~Dimanche 15 novembre 2015,
Le temps est couvert et s'est bien refroidi depuis hier. Nous déjeunons et Béatrice arrive... puis nous partons nous promener sur les brocantes de Poullan-sur-Mer et à Douarnénez.
La première se déroule dans une salle trop exiguë. Il est impossible de circuler dans les allées beaucoup trop étroites et de plus les participants s'étalent devant leurs stands... nous demandons à être remboursés du prix de l'entrée.
La seconde se présente dans une belle salle où les allées sont larges et où nous pouvons prendre le temps de traîner devant les esposants.
Maurice à trouvé un tableau d'écolier pour servir de pancarte et moi, une collection de livres d'auteurs classiques. Nous retrouvons à la sortie des personnes dont nous avions fait la connaissance dans de précédents vide-greniers. Nous leurs achetons une cagette de pommes et une tranche de citrouille... et nous rentrons pour prendre le pain.
Nous sommes à peine arrivés que je reçois un coup de fil. C'est l'adjointe au maire d'Esquibien qui m'annonce que mon récital conté pour les enfants des écoles et leurs parents ne pourra se faire que le samedi 12 au lieu du dimanche 13 décembre.
Je lui dis que je préférerais la salle polyvalente qui présente une meilleure convivialité et intimité que le théâtre. J'ai déjà joué dans des théâtres... mais la salle polyvalente ne sera pas libre ce jour là.
Quoiqu'il en soit, nous nous donnons rendez-vous pour aller voir le théâtre mardi matin. Je réchauffe le repas fait des restes d'hier pommes de terre où je jette des œufs battus dessus et salade verte aux restes de poulet fumé puis dessert... après le repas, nous nous reposons au salon mais nous finissons par nous endormir.
Après le dîner fait de soupe au potimarron, d'endives braisées et de jambon, nous suivons les infos si cruelles de Paris terrorisé. Je pense à toutes ces personnes endeuillées qui ont perdu un membre de leur famille et aussi à ces parents qui ont perdu une fille, un fils... il n'y a pas plus grand malheur.
Nous souffrons pour eux et nous leurs adressons nos pensées compatissantes. L'amour doit triompher du mal. Les valeurs universelles de Paix, de Liberté et de Fraternité doivent l'emporter.
La nuit étend son voile noir et le vent se lève pour gémir comme en écho de nos malheurs...
josiane horrent 17/11/2015 08:54