8 février 2016
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*Le cri du sentiment est toujours absurde ; mais il est subli me, parce qu’il est absurde.
*La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme dans le déroulement infini de sa lame[...].
(Charles Baudelaire, né le 19 avril 1821 à Paris dans le 16ème, mort le 31 août 1867 (46 ans)
~~Lundi 8 février 2016... un très mauvais jour
La tempête hurlante gémit toute la nuit avec fureur. La maison battue avec une rage folle tremble de bas en haut. Une pointe à 142 km heure est enregistrée à six heures du matin... au réveil, elle continue son vacarme. Les vagues annoncées s'élèveront de quatorze mètres cet après-midi, et Maurice m'annonce déjà que je dois me préparer, nous irons prendre des photos... c'est le moment où jamais, en outre la marée sera haute avec un coefficient moindre à 96... Qu'est-ce que ce serait avec un coef., à 116 !
Véronique R. arrive dans la tourmente et installe une pointeuse dans notre buffet ! Incroyable, je suis ulcérée par la connerie de ce monde ! Nous avions réussi à ne jamais avoir de pointeuse chez nous pour nos auxiliaires de vie et nous étions les seuls à ne pas en avoir. Les relations de travail doivent s'établir sur la confiance et l'amitié, nous n'y avons jamais dérogé. Nous n'avions jamais les yeux fixés sur la pendule, nos filles arrivaient souvent en avance et si elles partaient un peu avant, cela ne nous causait aucun problème. Quelle bande de crétins ! Je suis allergique à la connerie humaine et là, je dois dire que ça me file de l'urticaire, pire encore de l'urticaire géant... je sens que d'ici peu je vais envoyer une lettre mauvaise en haut lieu, ils se fichent de nous ! Comment peut-on en arriver à ce point-là... mettre une pression constante sur les travailleurs alors que nous avons tant besoin d'eux ? Tous les cols blancs et tous ceux qui se pensent investis de pouvoir parler au nom des malades et surtout au nom des handicapés n'ont rien d'autre à faire que de pondre de telles inepties à longueur de journée. Que peuvent-ils comprendre de la réalité des choses et de la vie. Pauvre monde, cela promet un univers radieux pour les prochaines générations ! Bon, ça m'énerve !
Caroline vient à son tour toute mouillée de pluie battante. Elle passe aux soins. D'abord Maurice ensuite c'est mon tour. Elle me plaque trois spatchs de Versatis qui s'avèrent finalement efficaces sur les douleurs tendineuses... les autres : osseuses, musculaires et neurogènes sont toujours là. Je n'ai pas le choix, je dois faire avec.
Maurice veut sortir à dix heures quarante cinq pour aller faire des photos de la tempête et prendre le pain. Véronique arrivée ce matin cinq minutes avant l'heure en est réduite à attendre que la pointeuse sonne l'heure du départ à onze heures pile... non, mais je crois rêver ! ! ! N'importe quoi, quelle bande de tarés !... L'autre jour la secrétaire avait besoin de la personne qui se trouvait chez nous, elle l'a débauchée pour une demi-heure et du coup, elle a dû refaire un planning et nous le remettre... voilà à quoi peut aboutir la connerie, refaire deux fois le même travail si ce n'est pas plus ! Je m'insurge une nouvelle fois ! Bon, j'attends avec elle mais la machine infernale ne sonne pas !... Le comble ! Nous sortons à onze heures,
Maurice patiente dans le bahut. Nous partons mais hélas la marée basse ne nous permet pas de belles photos, les vagues énormes sont trop loin... nous reviendrons cet après-midi. Nous prenons le pain à la boulangerie et nous rentrons.
Le vent est à son paroxysme. Je ne peux pas sortir de la voiture. Maurice descend pour m'ouvrir la porte retenue par le vent.
Je rentre, je pense que Maurice me suit. J'entends un coup de klaxon. Que se passe-t-il ? Je sors dans les bourrasques épouvantables, je perçois un cri ! Affolée, je me dis :
– Oh, bon Dieu, il est tombé !
Il hurle. Un sanglot naît dans ma gorge que je réprime aussitôt. Je m'approche tremblante, bousculée par le vent violent et je cramponne comme je peux la porte qui poussée contre lui par les bourrasques l'empêchent de bouger. Il est tombé du haut du véhicule et a cogné sa tête sur le sol ! Misère, il ne manquait plus que ça !
Malgré toute ma volonté, je ne parviens pas à l'aider... ses genoux repliés sous lui le font hurler de douleur et comme toujours il ne peut pas se relever... comment faire ? Je ne peux pas l'abandonner là pour aller chercher des coussins, ce serait bien trop long. Il s'accroche désespérément au marche-pied, à la porte, à ce qu'il peut... j'essaie de le soulever par un bras... mais mes tentatives restent vaines car je n'ai pas la force suffisante, et où que j'essaie de tirer il hurle de plus belle.
Bref, je ne sers à rien et avec des difficultés inouïes il finit par se redresser... cela a duré longtemps, et totalement sonné il rentre à la maison.
Il souffre horriblement de sa tête, de ses genoux et aussi du coude gauche. Il se plaint... il a un choc à l'arrière de la tête et il me dit que cela a touché aussi le deuxième trou de sa double trépanation. Je suis catastrophée.
Du coup, il n'a plus du tout envie de sortir pour des photos, oui cela suffit d'autant que la tempête redouble... il s'allonge.
Puis nous déjeunons un peu, l'aventure nous a fortement secoués. Il retourne dans le fauteuil du salon et moi-même je le suis.
Dans l'après-midi, Marc arrive avec le WC acheté au magasin et commence la pose. L'ancien a été très mal installé et lui occasionne bien des difficultés. En fin de journée, il termine. Il faudra cependant retourner une nouvelle fois au magasin pour remplacer le bout de tuyau qui se raccorde au robinet car la chasse d'eau sur celui-ci est plus haute. Il faut qu'il nous aime bien fort pour faire autant d'efforts pour nous rendre service.
Ce soir, Maurice confectionne des croque-monsieur sur la machine adaptée. Je prépare un flan pour demain. Très contrariés par cette chute nous mangeons très peu.
Je m'installe sur l'ordinateur pour quelques heures. Maurice maintenant se plaint de son épaule. Il semble qu'il ait un gros hématome... pourvu qu'il ne se soit pas fait une nouvelle fracture.
Soudain un grand silence se fait... la tempête cesse momentanément... accablé par ses maux Maurice risque de passer une fort mauvaise nuit... espérons que le vent ne se remette pas de la partie.
Un retour au calme serait le bienvenu...
Published by Dana LANG, CONTEUR AUTEUR CREATEUR
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dans
La Maison du Bout...de la Terre
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josiane horrent 12/02/2016 21:49