26 février 2016
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*La mort est une porte qui mène à la naissance. J'aime à penser que nous sommes comme des arbres, le printemps avec la naissance et la jeunesse, l'été avec l'amour naissant et les enfants comme les beaux fruits de nos amours, l'automne avec l'âge d'or, des enfants grandis et la naissance de petits-enfants, l'hiver avec la tendresse et l'arrivée des arrières-petits-enfants et la porte de la mort qui s'ouvre sur une nouvelle vie et ainsi à l'infini pour apprendre et apprendre encore.
(Dana LANG)
Mercredi 24 février 2016,
Maurice n'a pratiquement pas dormi... il passe des moments difficiles et de plus en plus éprouvants.
Après les soins, il veut me dépanner car mon compte internet est bloqué depuis deux jours... je suis certaine d'avoir été piratée. Le pirateur m'a eut cette fois... je n'ai pas fait suffisamment attention... il m'indiquait un message sur SMS et j'ai répondu comme pour un message téléphonique... j'aurai dû le rejeter et me voilà coincée. Maurice téléphone à orange et finalement y passe le matin. Puis, il fait faire les manœuvres sur la télévision pour que notre enregistreur fonctionne. Il en sort totalement épuisé... il ne peut plus fournir d'efforts intellectuels... il n'en peut plus ! Je suis navrée pour lui, mais il ne veut jamais céder, s'avouer vaincu.
Je dois m'occuper des biquettes. Elles n'ont plus de haie pour satisfaire leur voracité aussi, malgré la grippe, je pars avec le vieux fauteuil roulant de Maurice cueillir du lierre et couper des haies... il fait un froid de canard et je grelotte. Je me dépêche et fais le plus vite que je peux. Les biquettes m'ont vues et elles bêlent à perdre haleine... elles crient à gorge déployée même, et le bouc voisin s'invite à la partie. Ce sont des bêlements à n'en plus finir jusqu'à ce que je revienne chargée de bonne nourriture bien fraîche. Aig est trop mignonne... ce matin elle me faisait des fêtes en voulant jouer avec moi, trop drôle cette façon de se lever sur ses pattes arrières toutes cornes en avant... un signe d'affection... d'amour !
Nous sommes au salon lorsqu' arrive Céline pour les soins puis derrière elle, Pierre vient s'inquiéter de nous et me propose de m'emmener en courses demain matin. Ça tombe bien, le frigidaire totalement vide a besoin d'être rempli et Maurice ne peut vraiment plus m'emmener nulle part depuis deux mois.. Vraiment je suis épatée par la gentillesse de nos amis bretons.
Le temps aujourd'hui pareil à celui d'hier s'achève sur une nuit de crachin.
Jeudi 25 février 2016,
Il fait une journée éblouissante de soleil. Maurice a peu dormi et se traîne comme tous les jours... sa toux ne cesse pas, malgré tous les remèdes et les inhalations. Pierre vient me chercher comme convenu à neuf heures trente pétantes pour me conduire en courses accompagnée de Sylvie. Nous faisons le plein pour un mois. Ensuite nous rentrons pour ranger les courses. Sylvie se retire.
L'après-midi, Maurice prend idée de retourner la balançoire que les chèvres ont renversée. Évidemment entêté comme à l'ordinaire, il s'embarque dans une drôle de galère car il ne tient pas debout. Il va cependant cueillir une bonne brassée de haie de fusain et revient avec son chargement sur l'arrière du fauteuil sur lequel il est mal assis tant il a changé de morphologie, mais ce fauteuil nous dépanne dehors... et cela nous évite de sortir ceux qui sont garés dans le véhicule... à la maison, nous nous arrangeons avec les fauteuils manuels. Bon, il ouvre le portail aux chèvres et va ranger la balançoire. Pendant ce temps, je nettoie le petit poulailler vite fait, mais deux poules s'échappent par le fond resté ouvert... c'est de ma faute ! J'aurai dû fermer la petite porte afin quelles ne s'échappent pas par le plancher ouvert. Ah, les sottes... et elles ont très bien compris ! Nous voilà dans de beaux draps ! Maurice s'énerve car il lui est impossible de courir après et moi de même... tant pis, elles reviendront toutes seules ! Je termine le nettoyage, elles en profitent pour gratter dans les bons coins pleins de vers... bon, mais Maurice s'impatiente... je les poursuis jusqu'à ce qu'elles retrouvent le chemin pour rentrer... pas moyen... c'est autour de Maurice cependant que je tiens le portail entrouvert, mais j'ai le dos tourné et c'est à la chèvre Aig de prendre la poudre d'escampette... Maurice explose de colère... bon, on recommence tout ! Je parviens à faire rentrer la biquette, puis peu à peu, nous réussissons à faire rentrer Cabosse puis Caboche qui tente de passer par-dessus un monticule de branches sans y parvenir. On sent bien qu'elle veut retourner chez elle. Nous finissons par la faire passer par le portail de l'enclos, ouf !...
On est mort ! J'ai mal de partout, je n'en peux plus... Maurice est exsangue... pour le coup on a pris le soleil ! Vidés, épuisés, anéantis, nous pénétrons à l'intérieur en regrettant l'idée qui nous a pris de faire cela tous seuls... dans l'après-midi, Marc passe nous voir.
La journée se termine dans le calme absolu.
Vendredi 26 février 2016,
Ce matin Nelly arrive dans le vent et la pluie. Il fait très mauvais et froid. Le ciel est bouché, gris et noir. Caroline, l'infirmière vient à son tour. Je finis de déjeuner. Elle passe aux soins. Nelly nous prépare une tourte aux poireaux et une tarte pommes poires pour midi, avec une salade de chou-fleur, tout est prêt. Maurice a été victime d'une quinte de toux cette nuit qui n'en finissait plus. De mon côté depuis hier, les muscles de mes jambes, derrière les cuisses et ceux du dos me font souffrir... le soir, dans mon fauteuil des impatiences dans les jambes rajoutent à ma grande fatigue tant elles remuent .
Marc averti de la fuite d'eau aux toilettes vient aujourd'hui pour réparer. Nous lui avons fourni un mauvais produit... il ne colle pas à l'eau. Il nous arrange aussi nos deux fauteuils dont les boulons d'origine ne tiennent guère. Eh bien voilà qui redonne un coup de fouet au moral pas terrible en ce moment. Ensemble nous prenons un café autour de la tarte de Nelly... puis, il nous quitte, lui aussi fatigué.
Nous terminons la journée avec un vent fou... il siffle sur la lande comme mille et un serpents... et refroidit la maison. La houle est démontée...
Published by Dana LANG, CONTEUR AUTEUR CREATEUR
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dans
La Maison du Bout...de la Terre
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