21 avril 2016
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Jeudi 21 avril 2016,
Ce matin, Maurice dans tous ses états va mal, très mal.
À sept heures, il me réveille alors que je dors en plein rêve heureux très profodément. Il m'attend à la cuisine pour se plaindre de tous ses maux qui l'assaillent de toute part... mal à sa jambe gauche avec en plus son érysipèle, mal avec l'orchite, mal de tout ce qui va mal... et je demeure impuissante à faire quoi que ce soit pour le soulager, sauf lui acheter quelques petites gourmandises et lui parler de nos souvenirs, de tout ce que nous avons vécu et fait ensemble de tellement incroyable !
Il me dit : Je t'aime, ma chérie mais je m'en vais, je veux partir, je n'en peux plus, je n'en peux plus, je souffre trop, trop... comment faire pour s'en aller ? Je n'ai pas de fusil... je ne sais pas ce qu'il faut faire... il faut que je leur demande.
Sylvie est arrivée qui entend cette conversation et qui découvre après huit jours de vacances un Maurice totalement accablé.
Il a le teint cireux, comme il me fait peur souvent maintenant avec ce teint là ! Nous déjeunons, puis il retourne se coucher en traînant ses jambes qui le font tant souffrir, surtout la gauche et son corps gonflé comme un ballon... et avec tout le reste le bonhomme est chargé d'une tonne de tourments : son œdème cérébral qui ne l'a pas lâché depuis dix-huit mois et où l'on ne cesse de monter la morphine tant les douleurs sont aiguës, son cœur et ses extrasystoles, sa respiration difficile avec seulement 20 % de son volume respiratoire en 2012 (à combien est-il aujourd'hui après dix-huit mois sans son respirateur ?), le syndrome de Parkinson qui le fait trembler comme une feuille et de tous ses membres, son cancer de la prostate qui lui provoque tant de douleur et de gêne, et je ne parle pas de tout le reste... il n'y a bien que ses yeux qui après les opérations de cet hiver font qu'il ne porte plus de lunettes et que son œil gauche a récupéré un dixième ! Justement, il me dit qu'il garde encore le réflexe de chercher à les quitter le soir avant de s'endormir.
De mon côté, ce matin après les courses et le rangement, j'ai préparé un repas vite fait. Pour lui faire plaisir, je lui ai acheté des crevettes et des bulots, puis nous nous régalons avec le fameux reste de brandade de morue fait maison, un régal !
Ensuite, je vais m'occuper de nos animaux ce qui me donne tant de plaisir malgré mon état. J. arrive pour nous tondre la pelouse qui en a un furieux besoin...
Maurice ne peut plus sortir, il ne peut plus rien faire depuis tant de mois et cela s'est accentué en février... maintenant, il reste au lit. Il fait un temps superbe cet après- midi. Le soleil est apparu et un petit vent chaud m'a incité à continuer à couper les branches sèches un moment. J'ai fini par en remplir un grand sac et demi... mais malgré la bonne odeur d'herbe coupée, le plaisir d'être au grand air, je suis réduite à néant.
Ce soir, je me mets sur l'ordinateur à dix-neuf heures mais en état d'épuisement je ne vais rien pouvoir faire... je réponds à mes courriels, écris cette page et je ferai le reste demain... je prépare le Salon du Livre 'Contes et Légendes' à Botmeur ce dimanche 24 avril 2016... samedi nous irons remplir le réservoir du véhicule avec Marc car le Salon à lieu dans les Monts d'Arrée à une heure trente de là et je dois prévoir les repas de Maurice à la maison... je le laisserai seul, non sans avoir mal...
Published by Dana LANG, CONTEUR AUTEUR CREATEUR
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