11 mai 2016
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Mardi 10 et mercredi 11 mai 2016,
La journée de mardi se passe comme celle d'hier, un degré de plus en enfer.
Dans la nuit, à minuit trente, il m'appelle :
– Chérie, j'ai besoin de toi !
Je me réveille en sursaut :
– Oui, chéri, j'arrive, que se passe-t-il ?
– Viens me mettre de la pommade sur ma jambe gauche !
Sa jambe gauche extrêmement enflée fait le triple de volume de l'autre déjà très gonflée. Elle forme deux vilains plis enkystés dans sa jambe terriblement durcie. C'est vraiment pas possible de vivre ça !
Ces jours derniers, il nous montrait à l'infirmier et à moi-même la circulation de l'eau sous son pied enflé... c'est totalement fou ! Alors, je lui frotte la jambe particulièrement sur ces deux plis. Cela l'apaise un peu.
Puis je retourne me coucher... il dort très mal, je l'entends circuler entre le fauteuil où il demeure couché et les toilettes... il se traîne.
La journée est très belle et c'est très agréable d'être un moment dehors à couper la haie pour mes biquettes, mais cela me fatigue et ensuite je ne peux plus bouger.
Je fais une sieste où je ressens d'intenses douleurs aiguës dans tout le squelette.
Mercredi rebelote, il s'enfonce dans les mêmes tourments quotidiens.
La journée se déroule à l'identique mais il fait si chaud qu'il me fait ouvrir toutes les baies vitrées de la véranda... il étouffe, ne peut plus respirer. Il dit que la chaleur va le tuer.
Je vais tailler une haie qui nous gêne dans un passage au fond du jardin. Nos biquettes ne cessent de m'appeler et Aig (Aik, Petit Bisou) bêle à perdre haleine pour que je vienne. Elle me fait des lichettes et je lui gratte l'arrière des oreilles, elle se laisse faire un long moment. Elle semble vraiment heureuse, mais Froudenn se montre bien jalouse.
Je termine à dix heures trente, je finirai demain... je suis si longue dans tout ce que j'entreprends, mais je dois être raisonnable malgré le grand beau temps car ensuite je reste totalement coincée.
Entre temps, ce matin Véronique a descendu nos deux fauteuils roulants électriques lourds, je dois charger les batteries du mien et comme il fait un temps radieux Maurice veut aller dire bonjour à notre ami et voisin Roland. Mais vite fatigué, il revient cinq minutes après me voir au fond du jardin. Affreusement gonflé il ne rentre plus dans son fauteuil... et je constate l'horreur de ses jambes.
Puis Maurice demande à Véronique d'apporter le mât du drapeau déchiré, à la maison, il veut remettre le drapeau celte tout neuf. Pierre va nous donner un autre mât et nous pourrons mettre aussi le drapeau breton... drapeaux acheté sur le Bon Coin et livrés à domicile. Ils sont très grands.
Nous mangeons tôt. Puis je regarde le film que je n'ai pas pu voir hier. Maurice somnole. Je vais faire la sieste dans la chambre où je ressens des micro douleurs très vives dans tout le corps.
Ensuite, je me souviens d'avoir laisser le fauteuil roulant de jardin à l'entrée du garage et je dois mettre de l'eau aux animaux. En fauteuil, je file chercher l'arrosoir puis je viens le remplir à l'entrée du garage et je retourne avec l'arrosoir à demi plein entre mes pieds. Lorsque j'ai terminé, je range le fauteuil au garage.
Maurice souffre du temps très orageux... il étouffe... tout est ouvert avec les deux ventilateurs en circulation... puis il a froid soudain. Céline arrive et nous informe que dans son village il vient de tomber des trombes d'eau... ce sont celles-ci qui refroidissent d'un coup l'atmosphère. Nous soupons et Maurice très mal s'est aussitôt enrhumé et ne peut plus respirer. Il est trop pâle, le visage cireux. Il me dit qu'il est mal, tout à l'heure avec la chaleur et le manque d'air, il a cru mourir ! Il me dit encore qu'il en a marre, que ce n'est plus une vie !
J'ai fais un potage et le reste de la salade d'endives, gruyère, pomme et jambon de midi. Il aperçoit les beaux œufs des poules et il prend envie d'un œuf cru. Justement la Dondon a pondu un gros œuf double. Je le lui apporte, il est tout content. Cela lui fait plaisir. Puis il retourne dans son fauteuil-lit au salon et attend l'heure de sa prise de morphine. Il espère de tout son cœur pouvoir enfin dormir.
Je fais un mot (doux) à notre cher médecin, je lui parle de sa jambe gauche. Pour moi, il s'agit toujours de son érysipèle compliqué par ses œdèmes provoqués par son insuffisance cardiaque... tout cela est inéluctable, mais il souffre !
... Moi, je me suis remise sur l'ordinateur, je continue, je progresse peu à peu, je persévère obstinément, je m'accroche à mes rêves chancelants.
Published by Dana LANG, CONTEUR AUTEUR CREATEUR
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PLUS FORT SOUFFLE LE VENT
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G. EKOUME 12/05/2016 08:53