16 mai 2016
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Samedi 14 mai 2016,
Maurice en cuisine à sept heures me réveille subitement. Il n'en peut plus de tourner en rond depuis quatre heures du matin.
Le soleil se lève sur le crachin de la nuit à huit heures ce matin... il devrait faire une très belle journée, pas un brin de vent n'agite les drapeaux celtes.
Nous attendons Caroline, la jeune infirmière qui viendra jusqu'à mardi prochain.
Lorsque je suis prête, je fais la vaisselle et je me lance dans la préparation d'un couscous. Je fais tremper les pois chiches et prépare les légumes. Maurice qui veut rester près de moi épluche l'ail et l'oignon, ce que je ne peux pas faire avec mes mains. Ensuite je vais nourrir les animaux. Je coupe de la haie puis je n'ai plus assez force pour continuer. Je rentre. Je ne ferai pas les potées devant la véranda aujourd'hui.
Après le repas nous faisons une sieste. Caroline repasse. Au soir, nous entendons cogner à la porte, c'est un petit moment magique : Arlette nous apporte deux araignées toutes prêtes, nous sommes très heureux et du coup, nous allons les manger !
Dimanche 15 mai 2016,
Maurice dans la cuisine me réveille. Nous déjeunons. Cependant qu'il est aux soins, je prépare une salade de fruits.
Puis je vais couper la haie pour les biquettes... mais ensuite je n'ai plus la force nécessaire pour faire mes potées devant la véranda. Je rentre.
Vers midi, Arlette revient de nouveau avec un merveilleux plat de deux belles araignées. Waouh, quelle chance nous avons. On se régale à nouveau... et comme hier, je passe deux heures pour manger les pattes et les pinces... mais c'est tellement bon !
Le temps oscille entre gris et beau avec une température de 14°, un ciel nuageux avec un vent léger. Le soleil apparaît à treize heures.
L'après-midi, Maurice qui avait 17, 11 de tension ce matin, se retrouve avec 11, 7 à dix-sept heures. Attention à la chute, heureusement qu'il ne prend plus rien pour la tension ! Il n'est pas vaillant et demeure toujours dans le même état. L'eau de son corps s'évacue par les membres inférieurs. Il mouille tout et il s'exaspère de ses grosses sudations... il ne s'en sort pas.
Eh bien si son état vient de la cortisone, voilà encore un bel exemple d'empoisonnement massif ! Décidément, les médecins lui auront fait bien du tort en croyant le soigner, quoiqu'il arrive, il le mènent toujours à l'impasse !... Et à ce rythme, c'est moi qu'ils vont finir par tuer !
Ce soir épuisés tous les deux nous tâchons de trouver le sommeil.
Lundi 16 mai 2016, jour férié... Pentecôte
J'entends le fonctionnement du grill. Maurice prépare les tartines à la cuisine... il ne dort plus depuis quatre heures... c'est long.
Nous déjeunons. Comme toujours je me lève plus fatiguée et plus douloureuse que la veille mais je mesure ma chance, je parviens à dormir...
Caroline, la jeune infirmière arrive à huit heures trente pour les soins. Il n'y a aucune amélioration de l'état de Maurice, tout au contraire. Il endure un supplice quotidien et les nuits sont difficiles... rien ne change, tout se complique. Ses jambes coulent toujours laissant de vilaines plaies douloureuses. Son corps gonfle, l'eau est partout dans le cou, dans le dos, sur le ventre, etc... il ne rentre plus dans son fauteuil roulant électrique pourtant plus large que le mien.
Il a vérifié s'il pouvait étirer le siège... eh non ! Cela n'a pas été pensé... pas étonnant, il faut faire un fric maximum sur les équipements pour les personnes à mobilité réduite, tant qu'à faire ! Quel système, quel monde sans pitié !
Ce matin, je m'attaque à mes potées abandonnées ces deux derniers jours, car je ne peux que mesurer mes gestes et me méfie du moment d'après où je reste coincée.
Je suis parvenue à faire quatre jardinières, aujourd'hui... mais j'arrête là.
Nous recevons la visite de Marc, cela nous fait plaisir, nous discutons un moment. Il nous quitte et nous passons à table.
Ensuite, je retourne au jardin cueillir des haies de fusain pour mes biquettes. Elles ont bêlé tout le matin en espérant que je m'occuperai d'elles... ah, les coquines... cet après-midi elles se sont rassérénées. J'étais là avec elles leur offrant ma belle récolte.
Je suis si lasse que finalement à quinze heures, je file au lit. Je suis levée lorsque Caroline revient pour Maurice.
Vers dix-huit heures, Éliane nous rend visite avec nos voisins Clémentine, Nelly et Henke. Ils arrivent avec un paquet de gourmandise des Pays-Bas. Nous sommes très heureux de les revoir et nous passons ensemble un petit moment magique.
Lorsqu'ils nous quittent, nous allons à table pour souper. Maurice ne se sent pas bien. Il a froid. Il va se coucher et s'endort rapidement.
Je reste devant la télévision pour suivre l'émission sur la France de Pétain... les années noires d'une France sous le régime fasciste de Pétain, ses ministres complices, sa police aux ordres et le recrutement des miliciens dans l'extrême-droite. La Honte de la France !...
Enfin, je ne l'apprends pas que ce soir mais le film retrace toute ces années de mutisme. Jacques Chirac a reconnu le crime de ces années 1939-1945, ce qui ne fut pas le cas des présidents précédents. Je termine la soirée un court moment sur l'ordinateur...
Published by Dana LANG, CONTEUR AUTEUR CREATEUR
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