24 août 2016
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Mardi 23 août 2016,
Il fait un immense grand beau temps avec du vent le matin.
Nous déjeunons avant l'arrivée de Véronique et de Julien.
Comme chaque jour, depuis des mois maintenant, Maurice n'est pas en forme... c'est la mort lente, un supplice, une crucifixion. Tous les matins, il baigne dans son jus, les pieds trempés et la grosse serviette pliée en huit inondée. Il n'a rien perdu du tour de taille et repris un centimètre sur les jambes, la pompe est en action continue... son cœur fait de l'eau et son insuffisance respiratoire lui joue des tours.
Ce matin, j'ai rendez-vous avec le Maire de notre ville. Je me prépare et je prends la route... dans mon fauteuil roulant électrique en traversant les hameaux de la presqu'île, au bord de l'océan. J'ai chaussé mes grosses lunettes noires comme d'habitude, car ici, nous vivons sur un bateau en pleine mer. La luminosité abîme les yeux. J'ai aussi mis mon chapeau de paille garni de plumes. Comme d'habitude je ne passe pas inaperçue !
Devant la mairie l'employé m'a aperçue. Il vient m'ouvrir la porte, je suis en avance d'une demi-heure. Le Maire me rencontre avec une grande courtoisie, une belle gentillesse. Il m'écoute attentivement lui narrer nos soucis. Il me promet d'intervenir. Bon, je ressors de cet entretien regonflée d'espoir et je soupire de soulagement.
Lorsque je rentre, Maurice a fait un malaise respiratoire et Véronique a dû y faire face en tentant de l'aider au mieux... pas facile de faire quoi que ce soit sinon d'assister à cette grosse difficulté récurrente.
Après le repas, nous faisons une sieste puis nous partons prendre l'air à la Pointe. Le fauteuil de Maurice s'arrête dans la côte et nous devons le recharger ; fort heureusement nous avons emmener le chargeur.
Nous retrouvons Pierre et une prenons une collation, cependant que le fauteuil se recharge. Il fait très, très chaud, sans un souffle de vent. Bientôt Maurice étouffe, il faut rentrer à la maison.
Nous repartons instantanément et nous passons en coup de vent dire bonjour à Delphine. Maurice ne va vraiment pas bien... il faut reprendre la route.
Entre deux hameaux, le fauteuil s'arrête à nouveau, il est vraiment à bout de batterie, vivement septembre qu'elles soient changées.
La soirée s'achève comme chaque jour.
Je fais tourner mon linge, cependant que j'écris... je veille tard.
Mercredi 24 août 2016,
Le jour se lève dans la grisaille avec un ciel couvert. Mais nous avons moins chaud, on se sent mieux. Véronique revient ce matin, Julien aussi.
Maurice va mal, il me dit :
– Je vais mourir aujourd'hui !
Je prends la journée comme elle vient avec ses hauts et ses bas, mais plus de bas que de hauts depuis de trop longs mois. Cela me lamine et me mine.
Pierre nous fait savoir qu'il passera rapidement ce soir. Lorsqu'il vient il nous apporte un morceau de saucisson de dégustation (je ne dis même pas tant c'est goûteux!) et nous apportera ce que j'espérais acheter avec mon fils à la Ferme des Gorré : de la conchonaille, oui mais quelle cochonaille ! Tout bio ! Sacré Pierre, quel type formidable !
Nous ne sortirons pas ce soir, Maurice n'est pas en état...
Published by Dana LANG, CONTEUR AUTEUR CREATEUR
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UN RADEAU DANS LE CIEL
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