18 août 2016
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Mercredi 17 août 2016,
Je dors très mal... l'air suffocant malgré la fenêtre ouverte et le ventilateur me réveille plusieurs fois. Maurice ne dort pas mieux. Ce matin, il éprouve de grands manques respiratoires et il suffoque ne sachant plus où aller pour être ventilé. J'ouvre des courants d'air mais le ciel est bouché et le crachin épais persiste... pourtant il fait très lourd. Sans doute la pression atmosphérique est-elle trop forte.
Véronique arrive à huit heures trente ainsi que l'infirmière. Lorsque je suis prête, je vais abreuver et nourrir les animaux qui commencent à s'habituer à ma présence. Tout ce petit monde vole vers moi. Aig ne se sent plus de bonheur et me fait des fêtes à n'en plus finir, elle se dresse toute droite, me montre ses cornes... et je la caresse... elle adore ! Elle est vraiment craquante, adorable ! Quant à Froudenn, elle commence à se familiariser et semble ne plus me craindre, elle avance un peu son museau et fait mine de me montrer ses cornes. Les poules me suivent et caquettent de tous côtés, et parmi elle une nouvelle noire qui se laisse caresser comme un chat, je ne peux le croire ! Quant aux oies, elles se sauvent à mon approche. Aujourd'hui, je recueille sept œufs, waouh ! Si c'était tous les jours comme ça, ce serait génial. Les quatre dernières poules font des œufs couleur chocolat et aussi pour les plus gros des jaunes doubles.
Je fais un repas rapide : betteraves rouges en salade, épinards, œufs durs.
Ensuite Maurice se remet au fauteuil-lit tout déglingué qu'il ne cesse de retourner pour le remettre d'aplomb sur ses crans. Ce fauteuil lui reste indispensable car il étouffe dans le lit, il ne peut absolument pas s'allonger depuis sa double trépanation, il ne parvient plus à respirer... il dort assis, à moitié allongé et se passe de son respirateur qu'il ne supporte plus (sans doute la pression est-elle trop forte... en tout cas cela n'affole pas un instant le service pneumologie de l'hôpital de Quimper... de toute manière Maurice ne veut plus y aller, incapables qu'ils sont de lui fournir un fauteuil électrique où il puisse dormir pour passer son examen !).
La vie se fait chaque jour plus difficile, plus grave.
Cet après-midi, le temps retombe dans des chaleurs supportables.
Vers quatorze heures je vais prendre un café chez Alain et Delphine. Maurice ne se sent pas la force de venir, il n'est pas bien du tout.
En route je ramasse quelques gouttes. Je demande à Alain comment la SNCF prend les handicapés en charge dans le TGV. Je voudrais me rendre à Paris le vendredi 7 octobre pour la remise de mon Prix. Les organisateurs ont bien envie de me connaître... mais la Cérémonie commence à neuf heures et il me faudrait prendre un TGV à quatre heures du matin... cela m'étonnerait fort que le SNCF vienne me chercher à la maison aussi tôt ! Et je ne peux pas me permettre de prendre un hôtel à Paris... et puis laisser seul Maurice toute une nuit et une journée cela m'est impossible. Bref, j'ai bien l'impression que ce sera raté, une fois de plus ! Ah si j'étais riche, je pourrai même me rendre du 5 au 10 septembre à Prague, là où je suis invitée au Congrès des Poètes Mondiaux... là plus aucun souci ! Bon, mais restons les pieds sur terre, nous avons bien assez à gérer de problèmes au quotidien... et c'est déjà bien merveilleux de recevoir autant de distinctions : la 51ème !
Je rentre à la maison avec deux crêpes au chocolat offertes par nos amis.
Sur le chemin du retour, je ressens tout à coup une immense solitude, une très grande tristesse.
Je me remets sur l'ordinateur pour lire mes courriels. Je reçois des nouvelles de Lucette que j'ai appelé hier... merveilleuse lettre d'une amie formidable et exceptionnelle.
La température a bien baissé. Il tombe une petite averse sur le soir.
Maurice s'endort avec le ventilateur ou sans, cela varie à tous moments... ses jambes et ses pieds se répandent en eau continuellement... rien ne change, tout s'aggrave.
J'ai tenu la journée sans crises... c'est très rare.
Jeudi 18 août 2016,
Hier soir, Maurice me réclame de le soigner. Puis je vais me coucher. Il fait chaud, je garde la fenêtre ouverte. À une heure trente du matin, Maurice vient dans la chambre.
Il me réveille en sursaut :– Chérie, j'ai besoin de toi ! – Oui, que se passe-t-il ? – En voulant me relever des toilettes, je me suis cassé le poignet ! – Mais ? Comment as-tu fait ? – J'ai tiré trop fort sur les barres de relevage !... Il faudrait me trouver une bande. Je fouille dans les caisses du placard à remèdes. Je finis par trouver une petite bande et un morceau d'urgopore. Je lui apporte et ensemble nous faisons le bandage. Je retourne me coucher... difficilement.
Au réveil, je suis zombie... Maurice est levé et Sylvie déjà revenue avec le pain. Nous déjeunons. Maurice n'a pas faim, il prend un simple petit bol de café.
Puis voici Céline pour les soins. J'appelle le médecin mais le remplaçant ne se déplace pas le jeudi. J'appelle pour avoir un VSL, mais son agenda est plein. Il ne me reste plus qu'à faire le 17. J'obtiens le standard qui m'envoie le médecin du SAMU. J'explique la situation : – Pourquoi n'avez-vous pas appelé dans la nuit ? – Ben, c'était pas une urgence absolue... si cela avait été une chute, ce n'était pas pareil, c'était autrement plus grave !
Des ambulanciers vont arriver. Ils sont là, l'examinent rapidement et lui placent une attelle gonflable genre coquille. Puis ils l'emportent.
Voilà trois nuits que j'ai plus mal dormi que d'habitude, des douleurs, des paralysies, des crampes et encore des crispations sous les pieds, mal de partout dans tout le corps.
Ce matin, j'ai envie de mordre, je ne suis pas à prendre avec des pincettes !
Bon, mais après un léger crachin du matin, le soleil réapparaît ! Je pars avec Sylvie au village et je passe à la pharmacie me faire changer les efferalgan effervescents contre des comprimés... tous les mois c'est la même chose ! Nous devons retourner à cause de ça alors que le médecin le note bien sur l'ordonnance ! Cette officine nous fatigue ! Sylvie revient vers la voiture pour me dire que la pharmacienne ne peut pas me les donner ! Mais comment ça ? J'ai la grogne, ils m'énervent ! L'employée veut me fournir du dafalgan, mais ce n'est pas du dafalgan que je veux, je veux mes comprimés d'efferalgan ! Les comprimés sont en 500 mg, ben mais c'est exactement cela que le médecin a prescrit ! Ils sont bouchés ou quoi ! Idem pour xyzall qu'il faut revenir chercher le lendemain tous les mois, simplement parce que ce n'est pas un médicament générique ! Ils me saoulent... et si ce n'était que ça !
Bon, nous rentrons, je prépare les bonnes courgettes du jardin de Sylvie aux petits lardons avec du bon ail de Johann et du gruyère... un régal que nous dégustons au retour de Maurice rentré de l'hôpital avec une attelle. Il souffre d'une bonne crise de polyarthrite, son poignet est déformé.
Le médecin lui a donné l'adresse d'un toubib qui soigne la douleur car il prend soi-disant trop de morphine... encore faut-il comprendre et pourquoi il la prend !
En crise d'épuisement, il va se coucher et moi de même. L'infirmière nous réveille. Maurice a sauté sa prise de morphine à seize heures. Il la prend à dix-sept heures et nous partons nous promener en fauteuil électrique jusque chez Delphine et Alain, pas le courage de monter jusqu'à la Pointe.
Nous sommes installés sur leur terrasse depuis un moment que nous voyons passer Pierre à vélo électrique. Il nous fait des grands signes et vient nous rejoindre. Nous restons à parler tous ensemble assis là au soleil devant la mer ! Nous rions de bon cœur. Puis nous rentrons.
Le temps fraîchit un peu, mais il fait bon. Je file donner de l'eau propre aux animaux. J'ai récolté cinq œufs aujourd'hui dans la basse-cour en folie. J'ai retiré la paille dans la cabane des chèvres et l'ai mise dans le dortoir des poules, ainsi n'iront-elles pas pondre chez les chèvres... du moins c'est ce que j'espère !
Maurice s'installe devant les J.O. Je demeure sur l'ordinateur où je prends connaissance de mes courriels. Je mets des articles sur mon site et les analyses de ma saga fantastique données par divers lecteurs.
La nuit tombe... sur la presqu'île.
Published by Dana LANG, CONTEUR AUTEUR CREATEUR
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UN RADEAU DANS LE CIEL
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