28 septembre 2016
3
28
/09
/septembre
/2016
22:04
Maurice vous envoie toute son amitié et ses pensées affectueuses... bises à vous tous (photo a son arrivée en Bretagne juillet 2014).
Maurice gonflé d'oedèmes cardiaques en avril 2016 fête nos anniversaires autour des colis envoyés par nos enfants...
Mercredi 28 septembre 2016... quelques jours à la maison ! ! !
Je me suis couchée à minuit trente et je me lève à six heures. J'écris...
Nathalie arrive et Maurice me téléphone soulagé et presque heureux. Les médecins l'autorisent à sortir de l'hôpital, à rentrer chez lui. Je n'arrive pas à le croire.
C'est le branle-bas de combat ! Je téléphone à la pharmacienne pour obtenir dans les plus brefs délais un lit médicalisé large (1m, 20) pratique et capable d'une assise forte.
Je reçois des coups de fils incessants pour mettre en place sa sortie. J'appelle les infirmières afin qu'elles se tiennent prêtes. Béatrice met un place un service d'infirmières et d'aide-soignantes à domicile.
Maurice m'appelle à nouveau car l'infectiologue ne peut pas le faire sortir comme ça, il doit signer une décharge.
Le chirurgien orthopédiste, Mr A. me téléphone à son tour et m'explique qu'il y a des risques mortels à cette sortie, Maurice peut-être victime d'une septicémie et il a dû signer une décharge. Il me demande si je suis en accord avec mon époux. Je suis d'accord, où que l'on se tourne dans ses diverses pathologies le risque mortel est présent. De toute manière, il rentre cinq jours à la maison pour ensuite se rendre lundi en consultation à la Cavale Blanche afin de discuter et mettre en place son amputation de la jambe gauche.
J'appelle aussi le remplaçant de notre médecin traitant pour avoir une ordonnance des produits qui nous manquent et notre médecin traitant me téléphone à son tour. Le remplaçant et l'infirmière passent sur le tard. Nous réussissons à obtenir à peu près tout sauf le thermomètre à l'oreille.
Entre temps Maurice est arrivé en ambulance juste après le lit et il a dû attendre dehors que son installation soit prête. Ensuite l'équipe des Urgences 29 a pu faire entrer Maurice et le disposer dans son lit sans le faire hurler de douleur. Ces petits gars sont exemplaires de savoir faire, de technicité et de courage ! Nous les apprécions beaucoup car dans un cas aussi grave, ils demeurent à la hauteur de la tâche.
Cette journée extrêmement éprouvante pour tous et pour nous en particulier et plus encore pour mon époux s'est déroulée parfaitement bien, tous ont été diligents et très efficaces.
Maurice installé au mieux respire de soulagement. Dans l'après-midi, je lui tiens son urinal plusieurs fois et cette nuit il fera dans sa couche... mais je serai là pour l'aider de mon mieux.
Dès le passage du médecin et de Céline qui revient de la pharmacie avec l'essentiel pour ce soir, qui lui fait ses soins et sa piqûre de Lovelox, puis s'envole vers ses autres patients, je lui fais chauffer son repas. Il ne mange presque pas... deux grandes cuillères de pâtes que je l'aide à avaler avec une grande cuillère et immense serviette et ce depuis des années. Le yaourt il veut le manger lui-même.
Ensuite, il est heureux de pouvoir saisir les deux barrières afin de se soulever pour que je puisse lui laver le dos avec un gant d'Eau de Cologne. Cela lui fait tant de bien ! Sa peau est pleine de talures.
Puis je le recouvre car il avait trop chaud jusqu'à présent et maintenant il a froid, d'abord une couverture et ensuite une deuxième. Il s'endort profondément à neuf heures puis une demi-heure plus tard il gémit et crie de douleur. Je lui donne une petite dose de morphine à 20 mg. Il continue de crier, de gémir, de dire qu'il a mal. C'est une douleur terrible, insoutenable !
La maison a été chamboulée afin de laisser passer le lit et le brancard. Il y a des fauteuils de partout et bien du rangement à faire... je verrai demain avec Sylvie, nous tâcherons de remettre un semblant d'ordre.
Heureusement que l'employé des impôts me disait que nous étions trop grandement logés pour deux personnes ! Oui, mais qu'elles personnes ! Comme je le dis toujours 'nous sommes des encombrants !'.
Je formule des vœux afin que Maurice trouve le sommeil... il n'a pas fermé l'œil la nuit passée.
Ce soir à onze heures, il s'éveille et continue de gémir. Je dois enduire ses jambes martyrisées de crème et le découvrir car il a trop chaud. Ensuite il veut une pomme, quelques biscuits et du lait. Cela le rassérène mais il doit se frotter les jambes une nouvelle fois pour calmer l'affreuse douleur.
Cette nuit, je dormirai dans mon fauteuil 'confort' tout près de lui afin de veiller à ses soins. Il veut sentir ma présence rassurante près de lui...
Published by Dana LANG, CONTEUR AUTEUR CREATEUR
-
dans
JUSQU'AU BOUT DU VOYAGE...
commenter cet article …
commenter cet article …