Samedi 19 novembre 2016... 5ème jour d'hospitalisation... dans l'attente...
Le mauvais temps a soufflé toute la nuit accompagné de trombes d'eau et de vent froid, glacial qui traverse les murs et les baies vitrées. J'ai gardé le volet fermé pour me protéger de ses assauts furieux. J'ai dormi accompagnée de mes maux continuels... la douleur a fini par me faire lever à sept heures vingt... ce matin je mettrai mon corset... trop mal !
Pierre a été heureux de trouver, hier soir, un Maurice combattant comme un taureau (qu'il est !) et ce matin je le trouve ensommeillé avec un besoin de dormir inextinguible. S'il vous plaît, soyez gentils pour lui téléphoner réservez les horaires de treize à quatorze heures et de dix-neuf heures à vingt heures.
Je l'appelle en fin de matinée où il est découvert et il a froid. Il est fatigué. Je le rappelle vers quatorze heures, il a sommeil et va dormir. Puis à dix-sept heures trente avant et après son repas du soir. Il a trop chaud et fait couper le radiateur, la chambre est chauffée aussi par le sol. Il me dit pour la deuxième fois de la journée :
–On tient le bon bout, on tient le bon bout, ma chérie !
Puis je le laisse ainsi à chaque fois. Ce matin j'ai tenté d'appeler l'APF, et le co-voiturage. Il me faudrait une personne qui se rend à l'hôpital de Brest depuis Plogoff et qui pourrait me prendre... Maurice me recommande de ne pas insister.
–Tant pis... me répond-il.
Mais ce n'est pas drôle... et dire que j'aimais tant conduire et que depuis quinze ans, je ne le peux plus... misère ! J'ai même appris à conduire sur un onze tonnes pas assisté, tout ça pour conduire un bibliobus ! ! !
Cet après-midi, je prépare trois concours. Cela me donne du travail. Ce soir, je vais me distraire un peu devant la télé et ensuite je vais certainement bien dormir malgré la tempête qui rugit au-dehors accompagnée de trombes d'eau.
J'ai eu le grand bonheur de parler avec ma délicieuse amie Lucette, ce qui m'a donné un très grand baume au cœur... quelle petite femme géniale !
Bon, plus que deux jours à attendre...
Dimanche 20 novembre 2016,
Je me lève à neuf heures... j'ai dormi onze heures, interrompue quatre fois dans mon sommeil par la douleur et la tempête en furie avec un vacarme épouvantable.
Jean-François arrive, je suis encore toute endormie et je lui donne des nouvelles de Maurice. Quand il s'en va, je demeure à la salle de bains et je m'habille. J'appelle Maurice. Il a dormi toute la nuit, deuxième nuit de sommeil. Il me dit qu'il va dormir encore, je le laisse à son repos.
Je déjeune, puis j'arrose mes plantes dans la véranda et je vais m'occuper de nos animaux ravis de me retrouver enfin. Je coupe de la haie en prenant très garde de ne pas tomber. Je me tiens debout me retenant à mon fauteuil, puis je roule jusqu'au garage prendre du grain, j'ouvre le robinet d'eau. Je leur balance le grain et les abreuve. Puis je rentre. Je suis restée dehors une heure trente. La tempête a disparue et laisse place à un temps très calme, il reste un rayon de soleil sur un ciel chargé de nuages.
Il est midi vingt et je réchauffe mes plats préparés hier, poulet aux champignons et endives, yaourt, compote pommes-poires sans sucre.
Lorsque j'ai terminé, je fais la vaisselle, puis j'appelle Maurice. Il m'annonce que ses œdèmes recommencent à couler par ses jambes et par ses pieds... mince... je ne suis pas rassurée... quelle poisse !
Les chirurgiens vont tenter l'aventure mais dans l'état où se trouve Maurice, je demeure très sceptique... espérons qu'ils s'en sortent.
Maurice me dit qu'il a sommeil et va dormir encore cet après-midi, autant qu'il se repose le plus possible après tous ces examens qui l'ont épuisé. Il a mangé dans le fauteuil mais cela lui est extrêmement fatiguant. On se quitte ainsi jusqu'à ce soir. Une crise d'asthénie s'abat sur moi et je vais me coucher moi aussi... je voulais continuer mes concours mais je verrai plus tard. J'avais envie d'aller au village en fauteuil pour poster mon courrier mais cela va m'épuiser... le courrier attendra !
Je traîne au lit avec de grosses douleurs osseuses aux jambes. Je me lève à dix-sept heures en ayant somnolé. Je m'installe sur l'ordinateur pour lire mes courriels.
J'appelle Maurice à dix-huit heures. Les infirmières ont dues changer tout son lit tant ses œdèmes cardiaques re remettent à couler de ses jambes et de ses pieds. C'est cela qui le démange.
Il me dit comme il apprécie cet hôpital ! Jamais il n'a reçu des soins de cette qualité... jamais il n'a connu de personnel aussi gentil avec lui, aussi dévoué... non pas que ce soit agréable d'être là, mais au moins ainsi il peut supporter son sort. Il le supporte d'autant mieux en sachant que je n'ai pas tout ce travail à faire à la maison, cette surcharge de soins.
Jamais je n'aurai pu tenir cette cadence jour et nuit. Il me dit encore que demain, les deux grands professeurs de ce très grand hôpital se réunissent avec tous les toubibs pour délibérer sur l'opération de ce cas extrême. Sans doute prennent-ils cela comme un défi, réussir une telle opération sur un tel bonhomme ! En tout cas Maurice est prêt pour l'aventure. Moi, je le suis tout en restant très sceptique du fait de son état de santé si précaire et son bilan si impressionnant. Jamais il n'a subi d'anesthésie générale depuis 2001.
Bon, il s'achemine ainsi vers la 31ème opération de ses jambes et la 61ème intervention chirurgicale !
C'est vrai, il devrait entrer dans le Livre des Records !
Lucile Gauchers 21/11/2016 17:35
Dana LANG 21/11/2016 17:59
Marina, notre Combat, famille et bureau 21/11/2016 14:12
Lucette M. 21/11/2016 12:19
Elyane REJONY, auteure 21/11/2016 12:14
Elyane REJONY, auteure 21/11/2016 12:12