Vendredi 17 février 2017... dans l'unité de soins palliatifs...
J'ai dormi jusqu'à sept heures. Je me lève pour déjeuner et me préparer avant l'arrivée de Nelly. Nous devrons partir à neuf heures pour nous rendre à l'hôpital.
Elle frappe à la porte et entre. Elle fait la vaisselle et j'étends le linge, puis elle va voir nos fifilles et trouve quatre œufs et un gros œuf d'oie ! Belle surprise encore aujourd'hui.
Autre moment magique, elle va chercher le courrier et parmi trois lettres, je découvre la nouvelle qui m'informe que je suis lauréate pour la 3ème fois d'une MENTION d'EXCELLENCE sur 50 finalistes aux Poésiades de Bayonne pour mon texte 'SOUS LES BALLES'. Oh, mon cœur se soulève de joie dans cette période où je suis si triste, si affectée par l'état de santé dégradé de Maurice. Comme cela me réchauffe le cœur. Merci mes ami(e)s, merci à la vie !
Lorsque nous sommes prêtes nous partons en direction de Douarnenez et nous arrivons pour constater le terrible incendie qui a ravagé le magasin Centracor hier.
Nelly me pousse dans les couloirs et nous arrivons dans la chambre. L'Unité de Soins Palliatifs se compose de dix chambres seules avec une équipe formidable composée d'un cadre de santé, quatre médecins,une psychologue,une assistante sociale, une équipe soignante et des bénévoles.
Nous trouvons Maurice installé dans un lit trop petit pour lui. L'équipe lui en a commandé un autre. Il somnole pris dans un étau de fatigue. Il parle peu. Je lui tiens la main, caresse son bras. Je suis tellement affectée par son trop long calvaire.
L'équipe soignante a commencé par gérer la douleur au mieux mais il leur manque ses remèdes... il faudrait que je les apporte cet après-midi. Comment vais-je faire ?
Encore réclamer à des amis de m'emmener jusque là... ça m'embête ! C'est dur d'être dépendant à ce point de tout et de tout le monde. Bon, je verrai.
Nous allons prendre un café au salon, l'équipe soignante vient faire la toilette et le lit à mon époux. Au salon, le médecin m'aborde, elle veut que je vienne à un rendez-vous lundi à 14 heures... je vais voir avec mes filles (auxiliaires de vie). Puis nous parlons de l'état de Maurice. Je lui dis que je pense qu'il vient de faire un nouvel AVC.
–Mais vous n'êtes pas le médecin, tout de même !
C'est sûr, mais à chaque fois, c'est moi, hélas qui découvre le diagnostic. Ça été vrai pour le 1er AVC en 2001, pour le 2ème pareillement alors que ni au scanner, ni en cardiologie, ni le médecin traitant ne l'avaient vu, et là ses maux de tête m'ont donnés à penser que c'est bien cela... d'autant qu'il a eut des douleurs cardiaques et début d'infarctus à répétitions ces derniers jours et que la trinitrine n'est pas bonne pour sa tête... reste à en avoir la confirmation... mais tout ce qui vient de se passer est tellement dur et grave que cela me rappelle étrangement son 1er AVC où il était amnésique ! Et puis il a été beaucoup bousculé durant son transport à Brest fin janvier et le 9 février (quatre heures de route aller-retour !)
Nous retournons dans la chambre. Puis nous descendons lui prendre un abonnement TV pour cinq jours mais une fois près de lui, il le refuse... il ne la regardera pas... il a juste envie de dormir. Alors nous parlons de musique et je dis que je lui apporterai la radio. Il veut bien, mais sans trop de conviction. Nous demeurons encore un peu près de lui et nous partons car Nelly doit quitter son service à midi.
Une fois devant la maison, elle sort mon fauteuil roulant manuel et le rentre. Elle doit me quitter, la semaine prochaine elle sera en congé et Sylvie la remplacera.
Je téléphone à deux amis, mais ils sont absents. Tant pis, j'appelle la secrétaire de l'ADMR pour le rendez-vous avec le médecin afin d' avoir quelqu'un demain qui puisse m'emmener porter les médicaments et le poste de radio à Maurice. Finalement Rachel trouve la solution. Demain Annie pourra venir et aussi mercredi après-midi pour voir le médecin. Je souffle de soulagement.
Je termine la journée dans le grand silence, l'immense solitude de la maison. Je reste pendue au téléphone avec les enfants et les ami(e)s.
Soudain j'entends Jean-François derrière moi... il vient pour mes soins de pieds... je l'avais totalement oublié, tout comme j'ai oublié hier Alexandra, la podologue.
En soirée je regarde le magnifique portrait de Jacques Brel... un pur régal !
Je me couche à vingt-trois heures mais je ne parviens pas à m'endormir avant une heure du matin... je pense à lui.
Guillaume EKOUME, conteur camerounais 20/02/2017 15:19
Martine GILHARD, responsable de l'association Millén'Arts Journal 19/02/2017 20:29
Dana LANG, conteure, auteure, poète, ambassadrice de la Paix,... 19/02/2017 20:28