LA VIE COMME UN DEFI ! / Dana LANG, conteure, auteure de fantasy, poète, ambassadeure de la Paix,...
Mercredi 22 février 2017... Maurice revient à la maison...
Je suis pratiquement prête lorsque Annie franchit le seuil de la maison. Nous faisons vite et nous voilà parties en direction de l'hôpital.
Nous arrivons et je m'approche de Maurice pour l'embrasser.
Il me déclare :
–Aujourd'hui ils viennent de me faire une piqûre contre la maladie des cochons !
–Des cochons ? Des cochons !
Je pouffe mais j'ai une grosse envie d'éclater de rire.
Il poursuit :
–Oui, regarde c'est sur la table ! Ah non, il n'y a plus rien.
Plus tard il me dira :
–Mais bien sûr ! C'était marqué dessus !
Bon, je lui demande s'il veut toujours rentrer à la maison.
–Oui, mais... il réfléchit.
Bon, je vais voir dans le couloir pour tenter d'attraper une infirmière, mais je tombe sur une aide-soignante :
–Oh, mais bien sûr qu'il peut sortir, on est pas en prison ici !
Puis elle va demander aux infirmières. Quand elles sortent de leur salle de repos et que je renouvelle ma demande, elles me répondent :
–Ah, il ne peut sortir que sur l'avis du médecin !
Un moment plus tard, un médecin entre dans la chambre un peu pète-sec, elle m'annonce :
–Le doc. C. est absente mais bon, je vais faire le nécessaire.
Je viens de leur demander mon sac de remèdes que j'avais apporté mais si je ne l'ai pas, je n'en ai plus à la maison.
Bon la toubib me prépare le changement dans l'ordonnance... un peu plus de poisons ; pour le coup il a de nouveau un sacré paquet de remèdes... plutôt ridicule avec ce qui se passe.
Nous partons, j'embrasse Maurice et lui dis :
–À toute à l'heure à la maison.
Quand il apprend qu'il quitte l'hôpital, il sort de ses cauchemars pour ouvrir de grands yeux et questionne :
–C'est vrai, je sors ?
Je sens qu'il est soulagé, content.
Nous rentrons. C'est une affaire rondement menée. Je téléphone aux Urgence 29 et la secrétaire me répond que l'hôpital a appelé pour un départ à treize heures trente. Je préviens l'infirmière mais cela a été fait aussi. J'appelle Archipel Santé pour un matelas à air, et du coup je retrouve mon fournisseur de Fouesnant qui m'apportera le matelas lundi ou mardi ! Voilà du beau travail, contrairement au fournisseur habituel !
Les ambulanciers me téléphonent pour me dire qu'ils quittent l'hôpital à treize heures trente avec Maurice. Je demeure sur l'ordinateur pour lire mes courriels.
Au bout d'une demi-heure, ils arrivent avec le brancard et installent mon époux dans le lit tout prêt. Maurice ne reconnaît rien. Il ne sait pas où il est. En quittant l'hôpital de Douarnenez, il pensait qu'il quittait celui de Roanne ! Il est perdu.
Il me demande plusieurs fois :
–Je suis où, je suis où.
–Tu es dans ton lit, au salon, celui que tu n'as pas quitté depuis cinq mois et demi...
–Ah, je ne suis pas dans mon fauteuil ?
–Non, le fauteuil où tu as dormi pendant des mois est là, juste à côté, c'est moi qui dort dedans maintenant !
–Ah bon ?
Les ambulanciers se retirent. Maurice ne cesse de délirer. Il recommence à parler, causer dans le vide en disant de grosses sottises. Tout se mélange, le passé et le présent. Dans son lit il cherche les hameçons et soudain un fait un gros tas avec son drap et sa couverture... c'est un sac pour aller à la pêche.
Plus tard, il me dit :
–Allez on se prépare, on part en Bretagne !
Tout dans son esprit se mélange... le passé, le présent, le temps et l'espace.
Clémentine et Éliane sont passées, étonnées de trouver Maurice de retour à la maison et plus surprises encore de l'entendre chercher des hameçons. Elles comprennent la situation où se trouve plongé Maurice.
C'est très triste... mais il est là. Vendredi le médecin remplaçant viendra le voir. Ce soir Corinne est allée chercher les nouveaux remèdes donnés par la toubib de l'hôpital, que je crois totalement inutiles. Puis elle soigne mon époux confus...