LA VIE COMME UN DEFI ! / Dana LANG, conteure, auteure de fantasy, poète, ambassadeure de la Paix,...
Dimanche 26 février 2017... pas le moral !
Hier soir, Maurice n'a pas cessé de m'appeler pour une chose ou une autre, puis il a fini par s'endormir tout à fait... et toute la nuit, malgré quelques appels, je suis restée près de lui pour lui donner ses remèdes et être là en cas de problème.
Ce matin nous dormons encore à dix heures lorsque surgit Corinne. Consciencieuse, elle vaque à ses soins et ce matin, cela ne se passe pas trop mal... on voit qu'il a dormi.
Lorsqu'elle nous quitte je m'habille et il est déjà l'heure de préparer le repas... mais Maurice, une fois de plus, ne cesse d'avoir besoin de moi, et pour finir il me réclame la télévision... où sont les zapettes ? Elles ne sont plus rangées près de moi ! Mais elles sont sur la table de Maurice et bien entendu il y a touché !... Pas de télé, plus de télé... il a tout bloqué sur le satellite ! C'est pas possible... c'était bien la peine que Gilbert me remette tout en place... maintenant on est encore coincé et pour longtemps, car je n'arrive plus à comprendre les manœuvres pour parvenir à la faire fonctionner !
Pétard, je suis en colère... voilà trois semaines que Maurice n'a plus ses facultés d'autrefois, il ne comprend plus rien et il a perdu la mémoire. Bon sang, l'infirmière n'a pas encore compris l'étendue du mal de Maurice... elle croyait qu'il était bien ce matin... et moi, je dois me débattre avec tout ! J'ai envie de chialer !
Lui dans son lit somnole. Il mange très peu et il est bien malheureux sans télé... pourtant il ne la regarde pas, il ne le peut pas car il est tourné à gauche et ne voit pas l'écran... et puis cela le fatigue le plus souvent. Hier soir j'ai dû regarder un film sur l'ordinateur.
Je suis dégoûtée, j'ai le moral dans les chaussettes et lui me demande comment faire pour se suicider ! Là, je n'en peux plus.
Bon, du coup je m'installe près de lui sur le fauteuil et je m'endors. Cela m'a remis les idées en place. Corinne revient, fait les soins et remet la télévision en route. Ce n'était pas si grave !
Et puis, je me remets sur mes textes pour préparer un concours...
Lundi 27 février 2017... grand sommeil...
Nous avons dormi et cette fois sans crise de douleur. Il s'est plaint dans son sommeil. Il m'a réveillée à quatre et cinq heures pour de violents maux de tête, puis avons dormi lourdement.
Ce matin il demeure somnolent comme toute la journée. Nathalie entre et se met au travail. Pendant ce temps je me prépare et Jean-François arrive pour passer tout de suite sur mes pieds. Il a raison, je dois sortir.
Je vais poster un colis pour l'anniversaire de Mélissa, notre petite-fille de la part de son grand-père. Nathalie m'y conduit. Nous rentrons et elle poursuit sa tâche à la maison.
Le repas de midi est prêt, restes d'hier. Maurice mange si peu.
Dans l'après-midi, je me mets un moment sur mes textes, puis devant la télévision près de Maurice. Il somnole. Le fournisseur de matériel respiratoire nous apporte des lunettes de rechange car les siennes le blessent. Il nous rappelle que la lunette doit être lavée tous les jours au savon.
Dès qu'il est parti, Maurice me dit qu'il n'entend plus le son. Je lui réponds que par la lunette il ne reçoit pas de son mais de l'air, de l'oxygène. Il insiste. Il me dit aussi de suivre la canule jusqu'au dossier. Je lui explique que la canule mène à l'extracteur d'oxygène que nous avons placé devant l'escalier pour avoir moins de bruit autour de nous. Il persiste, je dois le persuader.
Suite à mon coup de fil, Gilbert est passé... j'allais justement téléphoner afin qu'il ne se dérange pas.
De grosses rafales soufflent violemment accompagnées de très fortes pluies, de grêle parfois, le vent siffle comme mille serpents... il fait un temps à ne pas mettre un chien dehors... les chèvres se planquent dans leur abri. Seules les oies se dandinent sous ces baquets d'eau.
Nous dînons rapidement... Maurice veut dormir, il tombe de sommeil. Dans les intervalles j'ai tiré les manuscrits que je veux envoyer mais il est trop tard pour les relier.
Tant pis, je le ferai demain... Mes enfants viennent aux nouvelles.