LA VIE COMME UN DEFI ! / Dana LANG, conteure, auteure de fantasy, poète, ambassadeure de la Paix,...
Mardi 21 février 2017... encore plus bas chaque jour...
Je me suis couchée tard et endormie aussitôt. Au matin, le chant particulier d'un oiseau me réveille, il est sept heures quarante-cinq... juste le temps de me préparer.
Je déjeune puis m'habille et Véronique frappe à la porte, elle fait rapidement la vaisselle tandis que je réunis le linge que je dois emporter à Maurice.
Nous partons via Douarnenez et arrivons à l'hôpital. Elle me pousse dans les couloirs.
Je frappe à la chambre. Je trouve Maurice endormi, tout en diagonale dans son lit comme à l'accoutumée, il ouvre les yeux, je l'embrasse.
Il parle peu, il n'a plus de conversation depuis dix jours. Il dit des bribes de mots qui se perdent sur un ronflement. Ses propos ne sont pas cohérents.
Il dort beaucoup ce matin. Je lui caresse inlassablement ses doigts farine ; ses mains si blanches le deviennent à présent plus haut que le poignet. C'est tellement, tellement triste d'être là près de lui si loin avec ses yeux vides qui me regarde sans me voir. Je lui redresse son oreiller toujours de travers, mais il rouspète, visiblement je l'embête.
La toubib doit me rencontrer à onze heures, mais elle n'est pas là à onze heures quinze... ce n'est pas possible, Véronique va être en retard pour ses deux autres services ! Flûte !
Elle arrive avec l'infirmière en chef qui vient de lui poser une nouvelle sonde, en effet il y a beaucoup de sang dans la poche d'urine. Le docteur me parle des traitement effectués pour le soulager complément vitaminé alimentaire, neuroleptique et antidépresseur, augmentation de la morphine à 60 mg le neurontin... bon, je réaffirme que nous refusons les diurétiques, cela suffit ! Elle confirme que ce service ne pratique pas l'acharnement thérapeutique mais vise au soulagement de la douleur des patients, je l'entends bien ainsi.
Nous parlons ainsi durant une demi-heure et je lui annonce que je dois vraiment partir maintenant, Véronique va devoir courir pour assurer son service ! Finalement elle me dit que l'on pourra se voir le matin, effectivement je suis ici chaque matin.
Nous quittons l'hôpital en volant. Je me fais du souci pour Véronique. Nous arrivons à la maison qu'elle quitte à midi et quart. Elle est super en retard.
Je déjeune avec la moitié de choucroute apportée hier puis je vais nourrir nos petites protégées et rendre le plat à Clémentine.
Je reste chez mes amis autour d'un café où nous parlons de lui. Ils sont tristes eux aussi et partagent notre peine. Puis je passe chez Pierre mais Éliane est sortie... je la verrai une autre fois. Je rentre.
Je m'installe sur l'ordinateur... je lui téléphone. Il m'entend bien et me comprend. Il me dit clairement qu'il veut rentrer à la maison, il y en a d'autres qui sont rentrés.
Demain, je vais intervenir auprès des médecins pour qu'ils le fasse revenir chez nous.
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Guillaume EKOUME, conteur camerounais 23/02/2017 13:58