Dimanche 5 février... petit et grand rayon de soleil... un petit mieux chez Maurice et deuxième anniversaire de notre petit Louka, arrière petit-fils !
Je l'ai veillé jusqu' à deux heures... près de lui et sur l'ordinateur... cela m'a permis de mettre en place un prochain livre de mes derniers contes fantastiques.
Je l'ai installé à deux heures sous son respirateur avec l'oxygène. Il s'est endormi. Il a rencontré un sommeil apaisé, sans douleurs ! J'ai pu me rendre dans mon lit à deux heures. Il m'a réveillé deux fois, une fois pour le recouvrir, une seconde car il avait faim. J'ai aussi veillé à la poche de la sonde, comme hier je l'ai crevée dans un seau afin qu'elle ne déborde pas... je ne peux pas tirer la petite targette, mes doigts me font défaut.
Je me lève à huit heures pour lui donner ses remèdes, je me recouche et je ne parviens pas à me rendormir, alors je vais préparer les déjeuners. Puis je fais la vaisselle d'hier, étends une lessive, en fait tourner une autre. Ma matinée est pleine.
L'infirmier arrive à neuf heures trente. Monsieur Aussitôt l'attend nu sur son lit depuis huit heures ! Il me demande aussi d'aller voir la boîte aux lettres car il attend sa carte sim avec une impatience jamais contenue.
Lorsque Jean-François commence à le laver, je vérifie les œdèmes épouvantables de son ventre et je m'aperçois d'un léger mieux ! En effet son ventre est moins rouge, moins dur me confirme-t-il, sa peau éclatée sous son abdomen se referme et il peut aujourd'hui se tourner un peu plus facilement. Il semble bien que naisse une amorce vers la résorption de ses œdèmes... ce qui veut dire que nous avons raison depuis le début et que j'ai drôlement bien fait de jeter à la poubelle depuis douze jours le modurétic (diurétique) qui fait sournoisement son œuvre de mort depuis la fin 2013. Comme j'ai eu raison de m'opposer vigoureusement à la pose du Lazilix (diurétique) dont nous connaissons le funeste usage ! ! ! Cela prouve bien que Maurice ne peut pas tolérer un remède qui vient harceler perpétuellement son cœur trop malade.
Certes nous ne sommes pas sortis d'affaire, sa maladie cardiaque et respiratoire n'a pas supportée cette ultime et très lourde intervention chirurgicale, mais sans diurétique nous osons espérer la fonte des œdèmes afin qu'il puisse mieux respirer et ainsi se passer de l'oxygène, pouvoir enfin se remettre debout après quatorze mois d'alitement dont cinq mois à croupir au fond de son lit, ce qui ne sera pas chose aisée après autant de temps !
Lorsque les soins de Maurice sont mis en route, l'infirmier pratique les miens. Ensuite je me lave les cheveux et une fois prête je m'habille pour vaquer au reste de mes occupations. Puis je vais affronter la tempête de vent et de pluie sur une rampe glissante à souhait où mes béquilles risquent de déraper pour lui faire plaisir en allant consulter la boîte aux lettres. Il n'y a rien pour lui... tant mieux, Alain ne pourra pas venir le dépanner aujourd'hui. Je ne vais que très rarement relever le courrier car je prends des risques de chute à chaque fois, comme tout ce que je fais dehors d'ailleurs.
J'étends une autre lessive et en fais tourner une autre. Ensuite je lui passe des cotons tiges, il est malheureux car il est en panne de rasoir électrique et doit utiliser les manuels pas aisé avec la Parkinson.
Je prépare le repas de midi, avocat aux moules à l'escabèche, cabillaud aux champignons à la crème, endives braisées, yaourt, fruit ou glace. Il ne prend que deux cuillères à soupe d'avocat, un morceau de poisson et quelques champignons, un yaourt... c'est déjà pas mal.
Entre hier soir, cette nuit et ce matin, je le découvre lucide beaucoup moins dans la confusion. C'est un petit pas en avant, un petit rayon de soleil qui vient baigné nos âmes douloureuses.
Maurice se dit terriblement fatigué et n'aspire qu'à dormir toute la journée.
Ici, en octobre 2009 Maurice est hospitalisé à Roanne, sauvé in extremis de la mort par un gastro- entérologue lucide. Premier médicament en cause le lazilix sur un cœur trop fragile et très malade et aussi victime d'une overdose médicamenteuse très sévère (42 comprimés par jour, car tous les spécialistes y allaient de leur petite ordonnance sans vouloir entendre par exemple que pour le neurologue du coin soigner la Parkinson sur un malade atteint de si nombreuses pathologies graves c'était l'envoyer à la mort malgré les avertissements sensés de la neurologue de l'hôpital neurlogique de Lyon ! Il y avait aussi le Plavix à vie qui l'a ainsi rendu hémophile après neuf ans de cette joyeuseté !).
Bref, il en réchappe d'un fil ! Ressuscité, il a survécu totalement démédicalisé jusqu'en 2013 soit quatre merveilleuses années où nous allons fréquenter et arpenter les Salons du Livre Rhône-Alpes-Auvergne, Yonne, Bourgogne, Paca chaque week-ends, jusqu'à la prochaine visite en octobre 2013 chez un médecin qui s'est empressée de lui donner deux nouveaux poisons mortels... d'où une nouvelle descente aux enfers bien plus longue cette fois-ci, ce diurétique étant plus lent !
Aujourd'hui nous fêtons le deuxième anniversaire de notre délicieux arrière petit-fils, Louka.
Une grande, belle et merveilleuse journée pour notre petit loup, à n'en pas douter !