Vendredi 24 mars 2017... visite en soins palliatifs...
Je me suis endormie à vingt deux heures devant le très beau film 'Rappelle-toi', bien déçue d'avoir raté la fin, mais j'ai filé dans la chambre. J'ai dormi jusqu'à six heures trente du matin. Bloquée par mes douleurs excessives et insupportables, j'ai tenté de me rendormir en vain, trop mal.
Du coup je me lève, je déjeune et je me prépare car j'ai l'intention d'arranger l'enclos des animaux, nettoyer les poulaillers, etc... avec Nelly qui m'est d'un très grand secours. Marc m'a téléphoné hier pour me conduire à l'hôpital cet après-midi et j'apprécie vraiment sa très gentille et aimable proposition. Du coup cela me permet de travailler avec Nelly, bien que je ne sois guère efficace, mais je la soutiens ainsi moralement.
Dynamique et dévouée, elle emmène tous les outils sur place et se met à nettoyer l'enclos, cependant que je balaie les estrades. Nous remettons la balançoire en activité, la tempête l'ayant renversée ainsi que le toit de la cabane aux chèvres. Elle gratte le dortoir des poules, le nettoie bien et remet du foin pour leur nid. Nous tentons de mettre en place une mangeoire mais nous n'avons plus le temps nécessaire.
J'ai fait sortir Aig (Aik-Petit Bisou) mais elle ne veut plus rentrer malgré tous nos efforts, l'herbe est si verte et si tendre, les pousses de fusain si succulentes et la liberté si belle ! Pas folle, Aig ! Bon, tant pis, je la rentrerai plus tard.
Une des oies fait une grossesse nerveuse, elle couve ses œufs. J'ai tenté de la faire sortir sans succès. Il aurait fallu que je la saisisse par le cou et par les ailes, à deux personnes pour profiter de lui retirer ses œufs, ce que m'expliquait l'agriculteur qui me les a vendu et que j'ai appelé vers midi. Zut avec Nelly j'aurai pu y parvenir, à moi toute seule l'oie me ferait tomber.
Marc vient à quatorze heures et nous partons en direction de l'hôpital. Nous trouvons Maurice dans sa chambre particulièrement énervé et désorienté comme il l'était toute cette dernière semaine à la maison. Il a passé une très mauvaise nuit et le personnel a été très sollicité. Il se plaint de ses maux de tête atroces et trouve qu'il ne reçoit pas assez de morphine intercalaire. Sa douleur est à 10. Cela m'attriste profondément. Nous le quittons à quinze heures trente et lui promet de l'appeler et de donner le numéro de téléphone aux enfants.
Nous rentrons, Marc remonte mon fauteuil roulant manuel puis il me quitte. J'apprécie vraiment une telle gentillesse car il lui faut non seulement manier mon fauteuil par quatre fois pour le rentrer dans la voiture et le sortir, mais il faut encore me pousser dans l'hôpital. C'est fou !... Et moi qui chéris si fort mon autonomie !
Bon cette fois, je dois aller rentrer ma chèvre... oh, la coquine ! Je prends du pain et j'arrive auprès d'elle. Elle est restée gentiment autour de l'enclos à se régaler toute la journée de bonnes pousses. Je pénètre dans l'enclos avec mes béquilles et je lui tends du pain tout en tenant la porte ouverte. Elle hésite longuement puis elle finit par rentrer. Ouf ! Me voici tranquille à présent.
Je téléphone aux enfants et petits-enfants pour leur donner le numéro de téléphone de leur grand-père. J'appelle Maurice mais il ne répond pas, sans doute dort -il ou n'est-il pas dispos ou ne peut-il pas saisir l'appareil. Je n'insiste pas... je sais trop bien combien sa tête lui pose des problèmes. Je le rappelle plus tard, il est mal, très mal, il ne me dit que deux mots.
La journée s'achève sur un immense beau temps malgré le vent nordet qui a soufflé fort ce matin.