Samedi 25 mars 2017... triste journée...
Saoule du grand air froid du matin et du voyage de l'après-midi, je me suis endormie dans un trou profond sur le fauteuil à vingt heures.
Au matin, à six heures trente je n'en peux plus de la douleur atroce qui me bloque au lit, je voudrais dormir encore, mais impossible cela m'irradie tout le dos et les jambes... je suis proche de la paralysie. Mes muscles se tétanisent.
Tant pis, je me lève une heure plus tard. Je déjeune et j'attends Corinne, l'infirmière. Avec elle j'ai vraiment l'impression d'être avec une amie.
Je m'installe sur l'ordinateur pour lire mes abondants courriels... j'en ai pour un moment !
J'appelle Maurice vers dix heures, mais hélas je le réveille. Il ne me dit que trois mots : je suis si fatigué, cette nuit j'ai fait le souk !
Je déjeune rapidement, je n'ai pas faim, puis je vais cueillir quelques branches de fusain pour mes biquettes. Je jette les restes de table à mes poules. Il fait un vent terrible malgré un grand soleil éclaboussant de lumière.
Une chape de fatigue immense me tombe dessus. Je ne cesse de penser à Maurice dans son lit d'hôpital. Hier justement les soignants l'avait remis dans son lit de 120 avec son matelas à air, celui qu'il avait durant les sept jours passés là-bas en février. Le médecin me l'avait promis au téléphone.
J'ai appelé les amis pour leur donner des nouvelles. Puis je demeure sur l'ordinateur. Je regarde en replay le film 'Rappelle-toi', brûlant d'actualité par le message qu'il nous envoie, un très grand film bouleversant qui m'a rappelé mes parents ! Il faut ne jamais oublié leur combat pour que nous préservions la liberté, le bonheur et surtout la Paix.
Je suis seule et triste devant un paysage grandiose ensoleillé et venté. J'aimerai aller voir mes amis à la Pointe-du-Raz mais il fait trop de vent et je n'en ai pas le courage. Je reçois un appel de Pierre F. qui m'enchante, il passera me voir demain, dommage Jeanne ne sera pas là.
Je reste l'après-midi sur mon site et sur l'ordinateur.
Vers dix-neuf heures je rappelle Maurice que je n'ai pas pu avoir une demi-heure plus tôt. Il est très mal, il souffre, parle très difficilement. Il me dit que le médecin veut le montrer à un psychiatre, qu'ils veulent le remonter... ils pensent qu'il veut se suicider ! ! ! Le comble ! ! ! Bien sûr que Maurice veut mourir, on le voudrait à moins ! Quand comprendra-t-on dans ce pays que l'on doit mourir dans la dignité et non dans l'acharnement thérapeutique insensé et qu'il arrive un moment où trop c'est trop ! Est-ce qu'un psychiatre va pouvoir lui remettre un cerveau tout neuf après les terribles AVC qu'il a fait en 2001, 2014 et cette année ?
Ce soir je me sens très malheureuse... impuissante, désemparée...
Je repense à ce que Maurice m'a dit et j'écris à notre médecin traitant. Je réessaye de joindre le service et je m'aperçois que j'étais sur le fax. Je recherche le numéro sur le net et je rappelle. La jeune infirmière m'explique la grande souffrance de Maurice qui se rend compte de sa confusion et de ses visions aussi les médecins ont ajusté un traitement pour le soulager et le faire dormir. Ils lui ont demandé aussi s'il voulait voir un psychiatre et il a répondu par l'affirmative.
Donc, il le verra lundi... je ne sais plus quoi penser.
Joscelyne et Adrien F. 26/03/2017 13:37