Mardi 9 mai 2017... et le calvaire se poursuit...
Nous nous endormons d'épuisement tous les deux vers vingt-et-une heure... et Maurice va dormir comme un bébé... pour une fois ! Vers deux heures je me réveille et du coup je n'ai plus sommeil... il dort profondément, je reste sur l'ordinateur, je dois envoyer mon conte à la Communauté de Commune de Lauzun... comme j'aimerai pouvoir m'y rendre pour recevoir mon trophée littéraire des mains de Pierre Bellemare... le 53ème !
Vers quatre heures je me recouche dans le fauteuil près de Maurice qui se met à geindre plusieurs fois au milieu de son sommeil, mais il dort et je n'interviens pas. À cinq heures il se met à hurler de douleur, il est resté la tête appuyée dans la barrière du lit et cela lui a provoqué une bosse, très mauvais car cela pourrait provoquer un AVC... décidément on en sortira pas de la fragilité de son crâne !
Je ne sais comment le calmer, soudain je pense au long boudin à lui glisser le long du corps... ce que je fais en prenant garde à sa tubulure d'oxygène. Finalement il lui faut un long coussin côté droit pour ses jambes et un autre sur le côté gauche pour sa tête.
Au réveil nous déjeunons puis je me prépare, j'ai l'intention de me faire aider par Annie pour mes plantations de fleurs dans mes plates bandes mais aussi dans les potées et je veux profiter de la présence de l'infirmier pour le faire tranquillement. Annie me donne un sérieux coup de main en préparant les pots puis en les garnissant de plants, pareil pour les plates bandes et elle finit par l'arrosage. À l'arrivée inattendue du médecin à cette heure aussi matinale je dois la laisser seule.
Nous avons discuter de la situation douloureuse de mon époux et du retour de sa confusion. Il a été d'accord pour augmenter le cerestat à un comprimé et demi. Hier soir je me suis aperçue que lui donner un demi comprimé à huit heures et l'autre moitié vers dix heures trente était une ânerie car il ne parvenait pas à trouver le sommeil et en lui donnant un comprimé à vingt heures il s'est endormi à vingt-et-une heure très profondément... bien entendu des remèdes pour le faire dormir contrarient ses problèmes respiratoires exactement comme la morphine... Maurice a des pathologies tellement complexes emmêlées l'une à l'autre... mais faut-il pour tout ça ôter tous calmants, faut-il le laisser souffrir quand de toute façon au bout il doit mourir ?... Est-ce une mort digne que de vivre un tel état permanent avec des douleurs toujours plus accentuées, gisant au fond du lit avec un cerveau qui divague ?
Ce matin une fois la douleur passée il se sentait mieux du fait d'avoir bien dormi et une fringale l'a saisi soudain. En plus de son déjeuner il a fini le pain perdu que je lui avais fait hier soir. La matinée se déroule vite et déjà Annie doit nous quitter, nous terminerons les plantations demain.
Nous déjeunons puis mon époux réclame ma présence à ses côtés. Il finit par somnoler plus ou moins et j'en profite pour aller voir mes petites chèvres espiègles. L'infirmier repasse pour les soins du soir et nous recevons la visite de notre ami Alain accompagné de sa fille si contente de nous voir. Je l'emmène voir nos animaux et cela la ravie. Elle entre dans l'enclos et trouve toute heureuse un œuf d'oie que j'ai le plaisir de lui offrir. Je parle de l' idée qui me travaille depuis plusieurs mois... avoir une caisse à roulettes pour déplacer mes oies dans le pré... et aussitôt il se propose de me la fabriquer. Je suis trop contente. Maurice ressent une grande joie de recevoir la visite de ses amis... cela lui fait du bien au moral. Comme nous les apprécions pour leur empathie, leur sollicitude et leur amitié.
Sur le soir il est épuisé. Nous dînons rapidement, il mange peu... il veut dormir.
Auparavant je le change à neuf heures et une demi-heure plus tard il sombre dans le sommeil... cependant agité de terribles gémissements.
J'espère que je vais pouvoir récupérer de la fatigue accumulée encore aujourd'hui.