Samedi 17 juin 2017... un merveilleux colis !
Maurice dort de dix-neuf heures à cinq heures du matin où il m'appelle... puis à six heures vingt et une heure plus tard.
Au matin, il reprend des maux de tête. Je prépare le déjeuner puis je passe à la salle de bains. Ensuite je fais une petite toilette à Maurice afin qu'il parvienne à tenir jusqu'à l'arrivée de l'infirmière à onze heures trente. Puis j'étends une lessive dehors, fais tourner une autre machine à laver et lave la vaisselle. Je plie du linge sec. Je fais cuire des œufs durs accompagnés d'épinards.
Après les soins très difficiles pour Maurice je le fais manger mais il n'a pas faim. Depuis ce matin il redevient douloureux. De mon côté je suis dévastée de fatigue et de douleurs... mais je tiens... je me surpasse, je ne sais pas avec quelle force. Lorsque j'ai fait le tour de mes occupations, je file sur mon lit pour une sieste indispensable.
Maurice ne dort pas. Il souffre de la chaleur. J'ai placé la maison dans la fraîcheur en baissant les volets et en faisant des courants d'air... mais il a fallu mettre les ventilateurs en route. Bien qu'il fasse 26°, l'air en Bretagne reste respirable, toujours aéré par le vent du large. Il m'appelle à seize heures et à dix-sept heures. L'infirmière revient à dix-huit heures trente. Avec l'aggravation de l'état de Maurice les soins deviennent de plus en plus lourds. À présent il lui faudrait une équipe de deux voire trois infirmières pour le soulever... c'est vraiment une situation extrême et il souffre atrocement chaque fois qu'il doit être mis sur le côté.
Nous soupons rapidement, ensuite je ramasse le linge sec dehors et j'étends la dernière lessive.
Puis je songe que je n'ai pas relevé le courrier depuis hier. Je découvre avec bonheur une grosse enveloppe dans laquelle se trouve mon 54ème prix Littéraire : Trophée le 'LAUZUN de Bronze' pour le conte 'La Princesse aux Mensonges' remis par Pierre Bellemare à Lauzun accompagné de trois beaux livres et d'un mot de félicitations que j'ouvre devant Maurice mais il est si fatigué qu'il ne le voit pas ou ne comprend pas tout de suite... un moment plus tard je dois lui remontrer.
Tristement heureux il me dit :
–Nous n'aurons pas besoin d'y aller alors ? Oui, mais peut-être on pourrait aller chercher ta coupe ?
Il demeure très désorienté. Il ne s'endort qu'à vingt et une heures trente. Installée sur l'ordinateur... je lis mes courriels.
Il a fait très chaud aujourd'hui et la météo nous annonce un temps plus chaud demain. J'en profite pour mettre mes lessives dehors... j'ai attaché le séchoir à la rampe ce qui me facilite la vie et m'empêche de me déplacer à l'extérieur.
Vendredi 16 juin 2017... sommeil inattendu...
Il s'est endormi hier soir à dix-neuf heures et se réveille avec l'arrivée de l'infirmière à six heures quarante cinq. Elle lui fait sa petite toilette et revient à onze heures trente.
Je le fais déjeuner, je déjeune et je passe à la salle de bains. Lorsque Sylvie arrive je suis à pied d'œuvre. Elle vient m'aider un moment dehors pour rajouter du terreau sur mes plantes et elle rentre à la maison pour vaquer à ses occupations. Je reste à l'extérieur pour couper du fusain aux chèvres. Je rentre lorsque l'infirmière arrive pour aider aux soins comme je peux.
Sylvie nous quitte puis l'infirmière à midi trente. Je fais déjeuner Maurice puis je mange près de lui. Il se rendort aussitôt pour tout l'après midi. Lorsque j'ai terminé, je vais faire une sieste à quinze heures et je me réveille à l'arrivée de l'infirmière à dix-sept heures quarante-cinq.
Elle nous quitte à dix-neuf heures et nous soupons. Maurice mange mieux que ce midi. Ce matin il me disait qu'il avait retrouvé sa maison et ce soir qu'hier il n'était pas ici mais ailleurs... il demeure désorienté.
Puis à vingt heures trente il se rendort à nouveau... il y a bien longtemps qu'il n'a pas dormi de la sorte... c'est vraiment surprenant !
Je m'installe sur l'ordinateur... la journée a été paisible et triste. Toujours cette impression que la vie, le bonheur, la joie se trouvent dehors... la tristesse, la fin, et la mort à l'intérieur...