Lundi 12 juin 2017... Maurice à bout de tout n'en peut plus... grabataire depuis neuf mois !
Hier il a eut une douleur cardiaque au milieu d'une crise et un mal de tête.
Il s'est endormi très tôt et se réveille à deux heures trente... tout va mal, je tente de l'apaiser. Je dors près de lui. Sur le matin, il se trouve entre rêve et réalité... je le retrouve perché dans son lit, confus... il parle de son véhicule que nous devons partir... de sa fille... et de moi qui n'est pas prête pour le départ... il s'en prend à moi... du coup, je vais dans la chambre.
Il me rappelle à six heures trente, il a soif, il a faim. Je lui sers brioche au chocolat et jus de fruits. Je reste dans le fauteuil et me lève à sept heures quarante-cinq pour déjeuner à mon tour... j'amène mon plateau près de lui... il est de plus en plus souffrant... chaque jour davantage. Ce matin il reprend très fort mal à la tête et je lui donne ses calmants habituels. Le médecin devrait passer aujourd'hui.
Nathalie arrive à huit heures qui se met aussitôt au travail... toutes mes 'filles' sont adorables de gentillesse et d'efficacité, heureusement que je les ai ! Elles jouent un rôle si important autour de moi, elles sont mes jambes, mes bras...
Maurice au fond de son lit souffre tant et plus et n'en peut plus de se voir ainsi. Je fais tout ce que je peux pour lui venir en aide et lui parler quand il en éprouve le besoin... besoin de ma présence, besoin d'être rassuré. Je lui épluche des kiwis qu'il apprécie avec délice. Il somnole par moment et s'étouffe souvent.
Corinne, notre gentille infirmière arrive tard ce matin... puis à midi tout le monde se retire... nous restons seuls. Je prépare le repas... Maurice a envie de croque-monsieur... je lui en fais chauffer deux... il se régale.
Puis le médecin vient à son tour, constate son état encore aggravé et note 92 d'oxygénation malgré l'oxygène. Il prescrit 10 mg de plus de morphine et il s'en va jusqu'à la semaine prochaine.
Il fait un temps d'été... royal... et Maurice gît au fond de son lit... devant ces larges baies vitrées c'est comme si la vie était là, dehors, joyeuse et belle, ensoleillée comme l'été et à l'intérieur la douleur, le chagrin, la fin d'une vie comme un long hiver très froid... un contraste saisissant !
Ce soir avant et après les soins, Maurice va toujours aussi mal... il s'angoisse de me savoir dehors un moment pour m'occuper des animaux... il m'appelle désespérément... j'abandonne ce que je fais pour grimper la rampe et demander ce qu'il veut... il réclame ma présence. Je lui dis que je termine de donner ma cueillette à nos fifilles et je viens aussitôt.
Je lui prépare son repas du soir. Puis il prend une crise d'étouffement... je règle l'extracteur un peu plus fort et j'attends la fin de la crise. J'ai aussi ouvert toutes les baies et il finit par revenir.... doucement il s'apaise. Vers vingt heures, je ferme toutes les baies et baisse les volets. Un quart d'heure plus tard, sous l'effet de ses remèdes, il s'endort profondément...