Dimanche 18 juin 2017... deuxième tour des élections législatives...
Il dort toute la nuit et me réveille à six heures trente... je me lève et prépare le déjeuner. Je dois aller voter. Je me prépare.
Je vérifie que Maurice ne manque de rien en mon absence et surtout je le place au frais en ouvrant les baies plongées à l'ombre. Je mets en route deux ventilateurs, un près de lui et l'autre au plafond.
Soudain cela se met à sonner. Je cherche de partout... pourtant cela ne semble pas être l'extracteur, la sonnerie est plus puissante, plus lancinante et la machine paraît toujours bien réglée. J'appelle le numéro d'urgence et le fournisseur me répond. Il m'explique ce que je dois faire. Je traîne la bouteille d'oxygène pour l'installer... mais rien ne fonctionne, je commence à m'inquiéter. Non, j'ai beau tout tenter ce n'est pas l'extracteur qui est en panne, la tubulure n'est pas coincée, l'air circule. Du coup, je cherche ailleurs... il semble que cela vienne d'une prise. Effectivement il s'agit de la prise du matelas à air. Elle est débranchée... ouf, après cet épisode pénible pour moi à me débattre avec les prises et les machines, je me dirige au garage pour prendre le fauteuil roulant électrique de Maurice et je vais voter.
Il fait une chaleur incroyable mais un petit vent marin rend l'atmosphère respirable. J'arrive au bureau de vote où je retrouve un ami puis je reprends la route en sens inverse. Je rentre et retrouve Maurice. Il se plaint de la chaleur... je fais des courants d'air, je ferme les volets côté soleil et ouvre côté ombre... toute la journée nous allons avoir très chaud... et demain ce sera pire !
L'infirmière passe pour les soins. Elle s'applique à ce que Maurice soit le mieux possible... mais les soins deviennent une véritable épreuve pour lui tant cela lui est douloureux. Il appréhende ces moments-là.
L'après-midi il parvient à dormir un peu et je vais faire la sieste. Il m'appelle à quinze heures quarante-cinq. Je lui donne à boire et un goûter. Je me pose un moment dans le fauteuil près de lui. Il n'arrête pas de me dire qu'il en a marre, qu'il n'en peut plus. Cela me fait trop mal. Nous attendons péniblement les soins du soir.
Enfin je vais changer l'eau pour abreuver les animaux et arroser les fleurs. Mes amis et voisins ont apporté des brassées de fusain, ainsi je suis tranquille pour un moment. Pas étonnant que nos biquettes m'aient pas bêlé aujourd'hui, trop occupées avec cette cargaison de nourriture !
Ce soir Maurice désorienté ne sait pas ce qu'il raconte. Il mélange les actualités avec notre réalité... j'ai dû faire des photos de l'intérieur de la maison pour qu'il s'y retrouve... mais il est perdu dans l'espace. Il réclame les clefs de notre véhicule pour s'en aller et ainsi de suite. Cela m'anéantit.
Ce soir mes douleurs de la colonne vertébrale se font très aiguës. Cela m'inquiète... il ne faudrait pas que je me retrouve totalement bloquée.
Maurice rampe sur le dos dans son lit... il recommence ses crises à vouloir se lever, sortir de son lit... alors qu'il ne le peut plus depuis neuf mois ! Cela m'embête car il va demeurer tout défait et très mal dans son lit.
Aujourd'hui, je suis terriblement découragée... à bout de tout...
Nadia Bergoubnoux-Zékri, auteure responsable salon du Livre de Morières-les-Avignon 20/06/2017 11:36
Marie GARNIER, auteure 20/06/2017 11:34