UN BILAN TRAGIQUE...
( Maurice 'n'est pas mourant'... avec ça on a tout dit ! Il n'aura pas, comme il l'a demandé une sudation profonde et continue, alors tant pis s'il meurt 'étouffé dans d'atroces souffrances' (sic), les médecins s'en lavent les mains ! En attendant nous demeurons leurs victimes, si Maurice n'avait pas rencontré la médecine, il aurait vécu jusqu'à cent-vingt ans !
Voici un récapitulatif de la tourmente qui s'est abattue sur lui. Il a été victime de dix-sept accidents (beaucoup dans le sport) et on peut ajouter aussi tous les accidents domestiques, très nombreux à cause de ses jambes et de son manque d'équilibre dû au syndrome de Parkinson déclaré trop tôt.
1/ Accident de moto... il aura la cage thoracique enfoncée, plâtré des cervicales aux hanches durant un an, deux hernies discales (non opérables - tant mieux !)
2/ Accident de voiture, le diagnostique vital réservé durant un mois, il gardera le nez collé sur le front tout ce temps là.
3/ 1980 : Accident de ski, deux jambes aux genoux pulvérisés... il en résultera un acharnement de 1980 à 2001 avec des greffes osseuses et une pose de prothèse totale de genou gauche en 2001 ; un handicap à plus de 80% à vie. Pourtant il perdra son procès en 1994 (Par la faute d'un avocat et d'un médecin véreux !).
4/ Diverses opérations de la prostate... en tout soixante interventions chirurgicales.
5/ Son cœur ne supportera plus un tel régime.
A/ 1992 : Deux embolies pulmonaires sur deux interventions chirurgicales.
B/ 1994 : Infarctus avec malaise, conduit à l'hôpital cardiologique de Lyon.
C/ 1996 : Il consulte un pneumologue et porte un respirateur à vie.
D/ 24 août 2001 : AVC avec paralysie à gauche et amnésie. On ne lui fera pas de scanner.
E/ En 2002 : Intervention chirurgicale aux coronaires... pas de pontage ses artères explosent, pose d'un stent.
7/ En 2002 : Devant ce bilan cardiaque le chirurgien orthopédiste renonce à lui poser une prothèse totale de genou droit.
8/ En 2008 : Parkinson. Il consulte une neurologue à l'hôpital neurologique de Lyon. Elle lui déconseille la prise de médicaments devant son bilan cardiaque, toutes ses pathologies et tous ses traitements. Mais elle l'envoie voir un confrère plus près de notre domicile tous les six mois. Il ne l'écoutera pas, il ne donnera pas de dopamine qui pourrait le tuer en 24 heures, mais un traitement qui l'emmènera vers la mort lente en lui prétextant qu'il deviendra assurément fou avec la Parkinson s'il venait à ne pas se traiter (existe-t-il vraiment un traitement pour cette maladie neurologique, j'en doute ? ).
9/ De 1998 à 2013 : Diverses opérations : Il est opéré de divers accidents ménagers en anesthésie locale.
10/ En 2009 : Sous le poids de trop de traitements il sombre et il est placé en Soins Palliatifs à domicile où malgré du laxilix et du diffu k à doses mortelles il devient gros comme une baleine et ses pieds grossissent comme deux ballons sous les œdèmes cardiaques, car sous l'effet du diurétique son cœur fera trois fois plus d'eau. Il aura une sonde à demeure mal placée par le médecin traitant, ce qui le conduira une fois de plus aux urgences. Il prendra une orchite grosse comme une pastèque et tout cela durant cinq mois. Il rentrera aussi en urgence en cardiologie, dans une chambre avec 40° sans ventilateur, où le médecin testera toute une gamme de médicaments (alors qu'il reçoit le traitement de son chirurgien cardiaque) et ne verra pas qu'il prend du Plavix depuis sept ans quand il ne devait le prendre que durant neuf mois ! Du coup, Maurice est devenu hémophile ! ! !
Durant cette période de 5 mois, malgré 7 urgences à l'hôpital absolument aucun médecin ne verra qu'il souffre d'une overdose médicamenteuse sévère (42 comprimés par jour), sauf un ! En dernier recours une assistante des Soins Palliatifs me conseillera de l'emmener voir un gastro-entérologue. Devant l'évidence et puisqu'il n'a plus rien à perdre, Maurice accepte d'être totalement démédicalisé. Il ne prendra plus aucun remède jusqu'en 2013. Nous vivrons quatre ans d'une belle rémission grâce à ce médecin visionnaire.
11/ 2013 : De nouveaux problèmes de prostate le conduise chez une généraliste qui va lui prescrire zanidip (pour la tension) et modurétic (un diurétique!) qui va le jeter dans de très nombreuses chutes spectaculaires et peu à peu le conduire de nouveau à des œdèmes cardiaques. Jamais il n'aurait dû prendre ce traitement ! ! !
12/ 2014 : Notre arrivée en Bretagne se poursuit et se solde par des chutes catastrophiques où pendant un mois les pompiers viendront une vingtaine de fois le relever du sol. Il fait un très grave AVC avec paralysie à gauche et incontinence totale. Les médecins n'y verront que du feu. Envoyé trois fois en urgence à l'hôpital de Douarnenez, ils ne trouveront rien au scanner, pas plus que la cardiologue. Il faudra un scanner à Quimper où il sera envoyé immédiatement à Brest sans que je sois informée et où Maurice m'appellera depuis l'ambulance à vingt-trois heures trente pour me dire qu'il sera opéré du cerveau ! Il a été opéré de partout, il ne manquait plus que celui-là !
L'intervention chirurgicale est un véritable scandale. Il sera présenté en salle d'opération attaché, la tête ficelée avec un bâillon dans la bouche sans savoir qu'il ne sera pas endormi ! Et il va recevoir deux trépans dans le crâne de cette manière !... Un homme de soixante-dix ans, tremblant de tous ses membres, avec une insuffisance cardiaque et respiratoire sévère, un cancer de la prostate et j'en passe... polyarthrite, arthrosique au dernier degré... supportant une telle douleur durant une heure et demie, est-ce seulement pensable ? Sur un chien, on ne le ferait pas... qu'ils se l'appliquent donc à eux-mêmes ces chers neurochirurgiens, ensuite ils pourront discuter ! ! !
Dix jours plus tard Maurice chute à nouveau et derechef il est envoyé à Brest. Les neurochirurgiens veulent recommencer la même opération. Ils ne lui avaient enlevé que la moitié d'un caillot gros comme deux pouces et une grosse hémorragie cérébrale. Maurice a refusé avec persistance. Cela ne leur a vivement déplu, mais ils n'ont pas pu l'emmener de force !
13/ 2015 :… Mais à la maison, nous avons dû supporter les suites de cette opération où Maurice se traînait avec deux bosses sur ses deux trépans. De plus impossible d'obtenir un rendez-vous en pneumologie à Quimper, le rendez-vous reporté de 6 mois en 6 mois... au rythme du temps, je l'ai vu diminuer un peu plus chaque jour... ses sorties à la pêche se raccourcissaient, et devenaient plus rares et ainsi jusqu'à ne plus conduire... son cœur s'est mis à refaire des œdèmes dont l'eau coulait par les jambes.
14/2016 : durant huit mois alité, il marchait encore un peu jusqu'au garage, puis jusqu'aux toilettes. Il s'est mis à faire son sixième érysipèle, et puis le 12 septembre 2016 sa jambe gauche s'est trouvée bloquée dans l'impossibilité d'avancer un pas. Comment faire pour lui faire regagner sa couche ? Cette fois les pompiers ont refusé d'intervenir... je ne sais plus comment nous sommes parvenus à le ramener sur le fauteuil releveur où il dormait depuis huit mois car ses jambes pissaient l'eau de ses œdèmes cardiaques. Durant ce temps, je suppliais le médecin d'arrêter le diurétique, mais que nenni. Sa prothèse totale de genou gauche infectée par le streptocoque de l'érysipèle lui occasionnait de grandes douleurs. C'est alors que le médecin traitant dit qu'il fallait couper la jambe gauche, renchéri à l'hôpital de Quimper par le chirurgien prothésiste et l'infectiologue. Ce dernier voulait carrément opérer deux fois pour une arthrodèse (blocage de la jambe). Je savais pertinemment que Maurice ne pouvait plus supporter aucune anesthésie générale sous peine de voir son cœur en très grosse difficulté, mais pour l'heure je m'opposais à son amputation ! Qu'aurions-nous fait nous ensuite ? Finalement les médecins de Quimper renvoyèrent Maurice à la maison et l'infectiologue lui fit signer une décharge sous prétexte qu'il ferait une septicémie sous quatre jours ! Ils lui donnèrent un rendez-vous pour l'hôpital de Brest.
Bloqué à présent dans le lit depuis deux mois, les chirurgiens de Brest l'envoyèrent à Quimper passer une batterie de tests pour savoir s'il était allergique à la pénicilline. Pour ma part, une antibiothérapie de choc aurait bien suffi à le soulager... mais ils lui donnèrent rendez-vous deux mois plus tard pour une intervention chirurgicale lourde ! Heureusement qu'il devait faire une septicémie ! ! ! Maurice acceptait l'opération espérant être délivré en restant sur la table.
Deux mois plus tard après de grosses délibérations de la part d'une collégiale de médecins, dans l'état où il se trouvait pourtant avec un infarctus le 30 août et le 3 septembre 2017, une alerte cardiaque à Douarnenez et à Quimper, les chirurgiens convenaient de lui changer sa prothèse pour en mettre une nouvelle ! L'intervention chirurgicale fut lourde... et longue l'anesthésie générale. Deux jours plus tard tout le monde courait dans les couloirs et le cardiologue arrivait en urgence... résultat : le cœur n'a pas supporté, gonflé d'œdèmes plus que jamais, il ne s'est jamais relevé.
Il vit avec l'oxygène et une sonde à demeure, toujours couché sur le flanc gauche sans jamais s'asseoir, ni bouger depuis dix mois ! ! ! Durant cinq mois ses œdèmes en l'absence de modurétic avaient fini par disparaître, mais depuis qu'il ne mange plus, ils sont revenus trois fois plus qu'auparavant, touchant en plus du corps, ses quatre membres, durcis au ventre et aux cuisses.
Il souffre de partout, des muscles, des tremblements intempestifs, de la prostate, de la tête, de son cœur... en proie au délire et à la confusion, mais pour les médecins des soins palliatifs il ne souffre pas, il n'a pas de caillot ni de sang dans la tête, il n'a pas la Parkinson, 'il n'est pas mourant' on se demande bien ce qu'il fait là.
Voilà le bilan tragique que nous fait vivre la médecine actuelle.