Samedi 8 juillet 2017... Maurice veut partir... il s'enfonce...
Je me réveille à sept heures emplie de crampes violentes... et me lève à sept heures trente. Je déjeune, puis file à la salle de bains. Ce matin, j'ai l'intention d'écrire. Je plie le linge sec et m'installe sur l'ordinateur. Je téléphone à l'équipe soignante pour connaître sa nuit. Elle a été comme toutes celles que j'ai vécues avec lui, agitée, perturbée... je l'appelle. Il me répond des mots brefs très difficiles à comprendre, sa respiration est courte.
Je comprends :
–Je veux partir ! Viens me chercher !
Je lui explique que je ne viendrai pas ce week-end, ni lundi... mais je le verrai mardi... je n'obtiens que des syllabes (il bataille pour prendre et raccrocher le téléphone)... un bruit de déplacement de l'appareil et plus rien, raccroché.
J'ai commencé l'écriture d'un conte hier soir et je le poursuis ce matin. Puis je prépare mon repas.
Une infirmière de l'équipe soignante m'appelle. Maurice respire très mal et elles ont dû lui faire des aérosols. Je l'ai bien constaté tous ces derniers jours, sa respiration devient de plus en plus difficile. Il manque d'air lorsqu'il parle, quand il mange,... enfin dans tous les petits efforts de la vie. Je n'ai pas le moral de le savoir dans cet état qui perdure et où il sombre de plus en plus vite.
J'étends deux lessives, donne les épluchures aux animaux et je pars me promener en direction de la Pointe du Raz... la tristesse ne me quitte pas. Je me balade et vais dire bonjour à mes amis.
Au retour, lorsque je descends la route, je me dirige chez Delphine et Alain, où je prends deux cafés sur la terrasse en plein soleil avec une merveilleuse vue sur l'océan... mon regard se perd au loin et mon cœur empli de nostalgie se tourne en direction de l'hôpital.
Je rentre à la maison. Je file nourrir les fifilles. Elles m'attendent avec une impatience folle. Ensuite je regagne mon bureau où j'appelle les infirmières. Il a recommencé à souffrir de sa prostate comme tant de fois à la maison. Il a dormi mais il a fallu lui refaire des aérosols pour sa respiration... Maurice s'enfonce à vue d'œil.
Je l'appelle... il ne parvient pas à formuler ses phrases et les mots qu'ils prononcent sont inaudibles. Il s'ennuie sans moi... je sens que cela lui coûte beaucoup de ne pas me voir... tant pis, j'irai le voir lundi, mardi et jeudi. Le week-end prochain long de trois jours sera encore bien difficile à endurer.
Je dîne avec des ships mexicaines devant la télévision. Ma fille aînée me téléphone. Elle demande des nouvelles de Maurice. Nous nous parlons longuement et aussi avec Nelly. Lorsque j'ai terminé mon repas, je m'installe sur l'ordinateur pour lire mes messages puis continuer l'écriture d'un nouveau conte.
Il fait très chaud mais le temps reste bien supportable aujourd'hui avec le vent du large... une journée superbe pour se promener et visiter la Bretagne...