Dimanche 16 juillet 2017... il marche dans sa tête...
Je me lève à huit et je déjeune. Puis je mets en route le concert du 14 juillet à Paris, que je n'ai pas suivi vendredi. L'art lyrique que j'aime passionnément par sa beauté me touche particulièrement dans les moments douloureux de ma vie.
Et justement je me morfonds sur notre malheur et les larmes me viennent en pensant à Maurice coincé sur son lit d'hôpital et à sa grande souffrance.
Je me secoue... je dois préparer ses affaires pour demain... il m'a demandé un pantalon long... dans sa tête il marche et il veut sortir de son lit (pauvre homme qui roule en fauteuil depuis 37 ans)... je lui ai pris des biscuits bretons et du chocolat noir aux noisettes entières... il avait envie de chocolat. Il ne mange rien à part des yaourts, des crèmes et des compotes. Il n'aime pas le reste vraiment pas bon.
Je prépare aussi tout ce dont j'ai besoin pour demain car je dois passer à la pharmacie, à la poste, à la boulangerie. Je dois être prête dès que Nathalie franchira la porte à huit heures trente demain.
Je prends le temps de regarder le merveilleux feu d'artifice qui clôture le concert du 14 juillet à Paris, feu grandiose, de plus en plus beau !
Bon et puis je me suis réservée d'aller manger à la Pointe ce dimanche... cela ne me fera pas de mal. Je retrouve mes amis et je commande une assiette de fruits de mer et un moules-frites. L'entrée relève toujours de l'exploit pour moi car j'ai du mal à défaire les crustacés et je n'ai pas la force d'appuyer avec la pince sur la coque des araignées, mais le serveur me vient en aide, et aussi il me sert l'eau contenue dans une belle bouteille de limonade mais beaucoup trop lourde pour moi. Enfin malgré la tristesse qui étreint mon cœur je me régale et je passe un bon moment, d'autant qu'il fait un très grand beau temps. Puis je commande une glace à la chantilly. Je vais régler ma note, mais j'ai oublié le café. Dédé me le sert sur le comptoir.
Puis je me dirige vers les cartes postales fantastiques et je reprends la route en direction de Delphine et Alain. Je passe un instant bien agréable avec eux, et Justine me fait connaître Blacky, leur toutou.
Je rentre à la maison. Il est quinze heures... je suis inquiète... j'ai pourtant chargé le fauteuil ce matin, mais sans doute pas suffisamment longtemps. Il me restait deux points verts, je les ai utilisés sur la côte qui mène à la Pointe du Raz... et me voilà en panne sèche à l'entrée du vélo-route. Le fauteuil s'arrête net. Je le mets en manuel et je retourne sur mes pas. Heureusement je ne suis pas loin d'une maison habitée par une dame et ses trois enfants. Je la hèle et elle me vient aussitôt en aide avec un large sourire. Sa maman arrive également et elles me guident jusqu'à leur voiture. À elles deux, elles plient mon fauteuil et le montent dans le coffre du véhicule, puis la grand-mère me conduit jusqu'à la maison où elle monte le fauteuil.
Me voilà rentrée... jamais je n'aurai pu faire la route en poussant mon fauteuil ! Je suis reconnaissante à ces deux dames pour leur aide.
Puis je m'occupe de mes fifilles en poussant mon fauteuil roulant manuel devant moi. Je prends bien garde à ne pas tomber.
Lorsque j'ai fini, je reçois un coup de fil de Maurice. Il a encore dormi tout l'après-midi. Il me dit qu'il a récupéré une télévision... on a des postes de partout, celui du camping-car, le moyen, le grand et encore un autre... toujours dans ses confusions !
Je reçois un coup de téléphone de mon petit-fils et de mon fils. Je suis heureuse de les entendre. Nous échangeons des nouvelles.