Dimanche 10 septembre 2017... encore perdu, épuisé, douloureux...
Je suis si lasse que je me rendors à chaque fois et ce matin, je lui dis de ne pas me réveiller... il le fera à dix heures trente et finalement quoique épuisée, je me lève, lui fais ses tartines et son cacao et je déjeune.
Ensuite l'infirmière arrive et je prépare un repas rapide pommes au boudin antillais. L'après-midi triste et morne s'avance sous un ciel gris et pluvieux. La poule noire, La Diva comme hier se promène dans le terrain libre et heureuse. Elle se précipite naturellement dans l'enclos désert sans nos biquettes et nos oies lorsque j'apporte les épluchures et les restes de la table. J'ai appris de Sylvie que nos oies, Gwenn et Ricette ont trouvé un ami sur le plan d'eau où elles évoluent à présent... il s'agit d'un pigeon blanc qui a élu domicile dans ce petit paradis... pas si bête, les bêtes !
Après le repas Maurice se croit toujours en partance dans son véhicule... mais cela ne dure pas, il finit par s'apaiser et tombe dans le sommeil. Je confectionne une compote faite de fruits trop mûrs brugnons, prunes, pommes... puis je m'installe sur l'ordinateur où je profite de cette accalmie. Je pense à mes amies Marie-France Moriaux, poète et Aïcha Vesin-Chérif, auteure, poète qui me représentent à la Cérémonie de Remise des Prix. Hier j'ai voulu les appeler mais je me suis aperçue que je n'ai pas leur numéro de portable... tant pis, j'aurai des nouvelles par courriels.
Samedi 9 septembre 2017... nuit blanche, une de plus... anniversaire de ma fille aînée... Thionville : Cérémonie de Remise des Prix du CEPAL... douleurs cardiaques...
Journée du nounours... je dors jusqu'à deux heures dix... il me réveille pour le soigner, et je ne pourrai plus me rendormir. Depuis la chambre je l'entends gémir et je me lève... le reste de la nuit se passera debout, je ne dormirai plus ! Grabataire Maurice souffre de tout son corps malgré son matelas à air qui lui apporte le confort plus que nécessaire afin qu'il ne s'abîme pas trop. Je tente ce que je peux avec mes mains rétractées et douloureuses, mais mes massages n'atteignent pas la cible, d'abord parce que son corps demeure trop collé au matelas et qu'il est absolument impossible de le tourner. Puis c'est son talon droit que je dois masser et tenter de soulever sa jambe pour y glisser un coussin. Du coup, je m'installe sur l'ordinateur. La nuit sera chaude.
Journée du nounours... je n'oublie pas de souhaiter un heureux anniversaire à Valérie ma fille aînée chérie... déjà cinquante et un ans !
Aujourd'hui va débuter un week-end merveilleux : la Cérémonie de Remise des Prix du Cepal à Thionville en Lorraine où malheureusement je ne peux pas me rendre. Pourtant comme cela m'aurait fait du bien au moral de recevoir mon Trophée John Ronald TOLKIEN dont même dans mes rêves les plus fous je n'osais pas espérer... quel bonheur ! Il y a quatre ans le 21 septembre 2013 nous nous étions mis en route en direction de la Lorraine... un bien long voyage pour nous, mais il fut si agréable par les contrées traversées et notre arrivée à Thionville, petite ville de Lorraine fort plaisante. Le site où nous étions reçus nous invitait à une ballade dans son grand parc où l'après-midi avec d'autres amis poètes nous déclamions nos vers en plein air et sous un soleil ardent dans une Cour d'Amour enthousiasmée. Ce fut l'occasion d'un banquet partagé ensemble dans la joie et la bonne humeur qui sied à ce genre de rassemblement. Le lendemain la Remise des Prix à Thionville fut l'occasion de nous retrouver entre poètes ; auteurs heureux de recevoir leur Prix Littéraires. Pour ma part c'était le premier d'une longue liste à ce jour. Nous étions venus pour recevoir ce magnifique Prix des frères Grimm sur l'un de mes contes 'Le Jardin Enchanté et la Petite Princesse'. Qu'il fut bon ce moment avec tous ces amis rencontrés, notamment Simone et Martin Gabriel qui œuvrent tant et tant à développer ce Centre Européen pour le Promotion des Arts et des Lettres. Nous étions tous deux dans nos fauteuils. Maurice s'ingéniait à prendre les meilleures photos, Maurice si fatigué et qui un an plus tard allait plongé irrémédiablement dans le cauchemar d'une fin de vie horrible. Depuis j'ai reçu 56 Trophées, Mérites, Médailles, Prix et Mentions où je n'ai jamais pu me rendre, hélas, mais ils ont le mérite de me faire tenir l'intenable.
L'après-midi à la maison se déroule aussi durement que chaque jour qui passe. Maurice prend deux grosses douleurs thoraciques qui lui font peur, il n'ose pas fermer les yeux pour s'endormir, il lui semble qu'il s'en va. Une crise cardiaque serait ce qui pourrait lui arriver de mieux dans l'état actuel des choses, j'appréhende beaucoup plus une détresse respiratoire, un étouffement... en tout cas, il déraisonne toute la journée, il a de multiples hallucinations et s'imagine être dans notre véhicule pour prendre le volant... toute la journée ses crises de délires vont me rendre la vie difficile. Il veut absolument appeler Céline, l'infirmière car il se croit en panne à Saint-Cyr-La-Popie, lieu que nous avions visiter avec Rocamadour dans le Lot-et-Garonne à bord de notre camping-car 'L'Oiseau Bleu' ; et nous venons justement de regarder l'émission 'Les 100 plus beaux sites à visiter'. Maurice s'inquiète, l'infirmière ne trouvera jamais la route, aussi va-t-il pendant plus d'une demi-heure me seriner pour que je l'appelle à mon tour... je lui dis que non, c'est l'heure où elle doit arriver. Céline prend un bon fou rire devant ma mine catastrophée pour le coup de fil de Maurice, mais il ne cessait de me harceler pour le faire... enfin cette nuit et cette journée s'avèrent intenables ! Je suis anéantie de fatigue et de tourments. Lorsqu'elle nous quitte après l'avoir mis dans le fauteuil releveur le temps de pratiquer mes soins de pieds, Maurice prend une douleur cardiaque et m'appelle au secours. J'arrive de la cuisine en roulant vite, il a besoin de son natispray ! Il ne boit qu'un verre de soupe froide et épuisé il fini par s'endormir en gémissant. Vers vingt-rois heures je lui donne sa morphine et il finit par se calmer tout à fait et à dormir jusqu'à trois heures, heure chaque nuit difficile. Encore un calmant, il me réveille à cinq heures, puis à sept.