Il dort mais il m'appelle souvent, il a très soif, douloureux. La journée sera de même. Ce matin après le déjeuner pris ensemble, je me mets en cuisine pour la dernière fois car je me suis lancée dans une galère infernale, fabriquer un couscous... malheur !... Mais quelle idée saugrenue ! Je bataille dix fois trop... je ne peux plus me servir de mes mains, je ne peux plus lever les bras, je ne tiens rien, ni la force, tout tombe que je dois ramasser dans une immense fatigue sans compter la douleur... non impossible. Et Maurice qui me réclame à tout bout de champ... ah, je n'en peux plus ! L'infirmière arrive et je suis là toujours à me battre avec les légumes, les casseroles, je fais tomber un couvercle en verre entre la cuisinière et le mur que je ne parviens pas à récupérer... des légumes... des couverts... des couteaux... tout y passe. Je m'énerve.
Lorsque l'infirmière s'en va, je file à la salle de bains m'habiller... cela permettra de cuire les carottes introduites en dernier. Lorsque je sors il est treize heures. Je prépare les bols, plus pratiques pour Maurice et aussi sur la petite table. J'emmène un plat de légumes, la viande à côté, la sauce pimentée, les bols de couscous... je fais plusieurs voyages et je me brûle comme souvent.
L'après-midi je suis ko. Maurice a trop chaud et me demande de faire des courants d'air, de mettre les ventilateurs. Je m'allonge sur le fauteuil releveur, j'ai une crise d'asthénie... je ne peux plus bouger même pas pour me couvrir car je suis gelée. Maurice regarde la télévision. Sur le soir il me demande d'aller voir dehors il y a des fringues de pendues... je lui dis qu'il dit des sottises mais il se fâche... il dit qu'il doit garer la voiture... il continue ses confusions comme chaque jour, du matin au soir. Bon, mais pour la naissance de Malo, notre arrière petit-fils il semble être là. Je tire sur papier photo, la photo envoyée par Aurélie, notre petite-fille et il est très content de le voir ainsi.
La journée s'achève sur un bon ensoleillement. Notre poule, La Diva refait sa comédie depuis que les chèvres sont parties, elle m'attend devant la porte jusqu'au soir où elle sait que je viendrai avec de la nourriture et là, elle accepte de rentrer et va se coucher.