
Salima, ma sœur Palestinienne,
viens, construisons un miraculeux pont
de ton figuier et de ta vigne aux miens
par-dessus la souffrance bouillante
des guerres et de l'Intifada.
Salima, ma chère amie,
quand rirons-nous de nouveau
comme deux femmes
au lieu de pleurer amèrement sur
les pierres tombales
de nos fils tombés?
Toi et moi, mon amie,
sur cette passerelle miraculeuse,
de ton oliveraie à la mienne
de mon orangeraie à la tienne
dans le parfum des jasmins en fleurs,
nous tenant par la main
chuchotant des secrets sur nos amours,
nos enfants, nos parents, nos projets,
et notre ardent désir
d'un ciel d'un bleu éclatant et d'une nuit
irradiée d'étoiles, perles de paix.
Je ne veux pas être ton oppresseur,
tu ne veux pas être mon oppresseur
ni ton geôlier, ni mon geôlier –
nous ne voulons pas nous faire peur
sous nos vignes et nos figuiers
dans un horizon métallique déchiré
par les meurtrissures et le sang versé
de nos enfants,
par les pierres, les balles et les missiles.
Ma chère sœur arabe,
hâtons-nous de construire
ce pont solide et libre
près duquel chacune de nous
pourra s'assoir avec son bébé,
sous sa vigne et sous son figuier
Et nul ne pourra nous effrayer,
Et nul ne pourra nous troubler.