Mardi 6 mars 2018... les crises d'asthénies me terrassent... il me devient de plus en plus difficile de lutter contre...
Je dors trois heures et demi d'affilée, puis sur le matin, je me réveille toutes les heures... problèmes respiratoires.
Je me recouche à huit heures, j'attends l'arrivée de Véronique R. que je n'ai pas revue depuis plus d'un an... je m'endors, j'ouvre les yeux alors que j'étais en train d'opérer un toutou (drôle de rêve !).
Véronique est là, elle s'affaire dans la cuisine. Elle m'entend me lever avec peine, elle vient à mon secours pour ma robe de chambre.
Trop contentes de se retrouver, nous allons parler pendant des heures. J'ai tant de choses à lui raconter depuis plus d'un an, Maurice venait d'être opéré une fois de plus mais à tort de sa jambe gauche. Dans l'état de son cœur, de sa respiration et de l'avancée du Parkinson, malgré son mental de lutteur, il ne pouvait pas sans sortir... et il a tant et tant et trop souffert supplicié. Tout ce bilan demeure en moi comme une blessure vive, inguérissable.
Ce matin encore je me traîne, comme toujours... mais déjà Céline arrive et s'applique à me gratter mon pied droit qui commence enfin à cicatriser depuis six ans de soins.
Véronique nous quitte après avoir mis à cuire une cuisse de poulet et rajouter les champignons cuits la veille et le reste de purée d'hier. Elle laisse le tout sur la plaque et s'en va.
Avant de partir à son tour, Céline retire la poêle du feu pour la déposer sur le dessous de plat sur la table, ainsi je n'aurai pas à porter la poêle trop lourde pour moi, je n'aurai qu'à me servir.
Ma crise d'asthénie augmente de façon rapide et du coup, après le repas, je file me coucher, anéantie... je dors jusqu'à dix-huit heures.
Elles deviennent de plus en plus foudroyantes... comment vont-elles me laisser après tant de jours à me tarauder ainsi ?... Encore plus invalide que jamais sans doute.
Je comprends combien Maurice s'inquiétait pour moi, combien il était malheureux de ma laisser seule, mon cher amour, mon cœur.
En attendant maintenant, je dois faire face... mais n'ai-je pas l'habitude de me confronter, de me heurter à tant et tant d'adversités.
Et comme je l'ai écrit dans 'LES SANGLOTS DU VENT' je suis née avec douze fées et une sorcière autour de mon berceau...
Lundi 5 mars 2018... la crise d'asthénie s'accentue au rythme des jours qui passent...
Je dors profondément. Comme d'habitude, je me réveille davantage sur le matin.
Je me lève, Nathalie ne va pas tarder. Elle me trouve sur mon ordinateur. Je vais déjeuner.
Nous discutons. Je suis plongée dans un état de fatigue extrême, de plus en plus dur.
Je traîne à la cuisine, puis je finis par aller faire ma toilette difficilement. Je renverse la bouteille d'éosine, pas étonnant je ne tiens rien dans les mains !
J'appelle Nathalie au secours, j'en ai répandu une grosse flaque sur le sol. Elle doit tout laver, j'en ai mis plein mes chaussures.
Ensuite je la guide dans ce qu'elle doit faire pour m'aider à confectionner mon repas de midi. Elle épluche trois patates et les fait cuire pour une purée, j'oublie de lui faire éplucher trois gousses d'ail à ajouter, tant pis.
Nous épluchons les champignons mais j'ai si peu de forces, et je bataille tant que je la laisse faire. Je change d'idée, pour midi, ce ne sera pas poulet mais morue qu'elle sort du congélateur et purée. Demain poulet et champignons... cela suffira.
Elle s'en va. Un moment plus tard voici l'infirmière. Elle me trouve au lit... je me suis effondrée, impossible de poursuivre.
Elle me soigne les pieds pour s'en aller, à son tour.
Je me retrouve seule, épuisée. Je fais des efforts colossaux pour me lever.
Je vais réchauffer les plats préparés. Je retourne sur l'ordinateur où je consulte mes courriels.
Puis totalement épuisée, je file au lit où je dors jusqu'à dix-huit heures. Je termine la soirée sur l'ordinateur.
Enfin à vingt heures, je soupe et je m'installe devant la télévision sur le fauteuil releveur qui présente l'avantage de s'allonger totalement...