Samedi 10 mars 2018... une journée sans...
Je dors profondément, je souffre cependant. J'ai encore sommeil lorsque Sylvie cogne à la porte... je me lève sans conviction.
Je vais déjeuner mais je me sens mal, au bord du malaise... je retourne dans le lit.
Après un bon moment, soudain je suis assaillie de souvenirs et le moral en prend un coup, dégoûtée je me relève et je file sur l'ordinateur...
Céline téléphone, elle passera ce soir, c'est aussi bien... pas en forme. Nelly s'en va après avoir fait l'essentiel.
Je passe à table à treize heures trente, je me force, pas faim. Il fait un temps beau, ensoleillé et très doux... j'aimerai sortir.
Je passe à la salle de bains, mais je ne tiens pas debout. Je me dépêche, non finalement je ne sortirai pas, impossible de fournir cet effort... je retourne au lit.
Vers seize heures trente j'entends un grand cri suivi d'un appel : Dana ! Je me réveille en sursaut, c'est Maurice ! Zut alors déjà hier, ça m'a fait pareil !... J'en suis toute retournée !
Je me rendors et je me lève à dix-sept heures trente. Un moment plus tard, Céline l'infirmière frappe à la porte. Elle m'apporte mon courrier et vient faire mes soins sur le lit... une journée infecte.
Je reviens sur l'ordinateur envahi de courriels. Ce matin j'ai reçu un mot très touchant de ma très chère amie Nadia Bergougnoux-Zékri. Cela m'a bouleversé. Du coup, je retiens la date du 14 octobre 2018 pour son Salon à Morières-les-Avignon, je serai là-bas ! J'ai retenu aussi celui du 18 novembre à Sainte-Foy-les-Lyon.
Il faut que je bouge, je n'en peux plus !
Ce soir le vent sauvage hurle comme un loup sur la lande...
Vendredi 9 mars 2018... toujours alitée... paralysée...
Je demeure allongée dans le fauteuil releveur où je souffre de mes jambes, mais aussi des biceps me font très mal comme chaque soir. Mes bras et mes mains restent toujours aussi douloureux. Je suis attentivement une mini série anglaise en quatre épisodes d'un viol et d'un harcèlement sur une femme mariée, extrêmement bien joué, bien analysé... et du coup je file au lit vers une heure. Je m'endors profondément, non sans avoir pris deux comprimés de paracétamol, ce que je me retiens de faire généralement car je préfère me passer de ces drogues néfastes.
Je me réveille quatre heures plus tard, puis me rendors jusqu'au moment où j'entends un coup porté à la porte par Nelly à huit heures trente.
Je suis en train de déjeuner lorsqu'arrive le livreur d'Intermarché. Nelly range toutes les courses où je gagne encore trois cartons.
Puis elle se met en cuisine. Je reste près d'elle afin de la guider dans mes souhaits. D'abord une salade de fruits avec un ananas, une mangue et des kiwis qu'elle découpe dans un grand saladier après les avoir épluchés. Ensuite pour confectionner une compote elle coupe pommes et poires en morceaux dans une grande cocotte avec vanille et cannelle, puis elle porte la casserole sur la plaque de cuisson. Enfin elle lave, essore et range la laitue dans un tuperweer au frido, elle sera prête pour ce week-end. Elle étend une lessive. Puis elle range les paquets de café dans leur boîte respective. Elle a passé son matin en cuisine.
Moi, je l'ai laissée travailler seule car je ne tiens plus de cette fatigue immense qui m'oblige à regagner le lit.
Nelly me quitte lorsque Céline arrive les bras chargés de couches. Elle est vraiment sympa d'être allée à Lidl, le seul magasin qui vend ce genre d'articles qui me conviennent parfaitement. Elle range le tout dans le placard de la salle de bains. Ensuite, elle passe à mes soins sur le lit, j'ai si peu de force que cela me convient mieux que la chaise... et dire que je vais devoir une lever car la coiffeuse va venir à quatorze heures, me refaire un beauté. J'en ai un besoin impérieux... il me faudra trouver la force... exercice difficile lorsque j'ai le dos, les cervicales bloqués et l'ensemble des muscles et tendons atrophiés et douloureux.
Je me lève pour prendre un repas rapide à la cuisine puis je m'installe sur l'ordinateur... où j'espère pouvoir travailler un peu aujourd'hui...
Une nouvelle tempête se lève sur La-Pointe-du-Raz...
Mercredi 7 mars 2018... Fête des Femmes... au fond du trou...
Je me traîne comme une loque... la journée au lit s'écoule comme les autres jours.
Jeudi 8 mars 2018... même topo...
Je me couche vers une heure, j'ai suivi avec le plus grand plaisir la série 'Lebowitch contre Lebowitch'... un véritable régal par la prestation des acteurs et l'interprêtation jouissive de Clémentine Célarié... nous passons du rire aux larmes dans des situations rocambolesques... brillantissime !
Je m'endors vite pour me réveiller souvent. Sylvie arrive, je l'entends remuer doucement à la cuisine. Elle me prépare mon déjeuner, puis elle vaque à ses occupations comme Véronique, la veille. Elles sont vraiment super mes auxiliaires de vie, heureusement que je les ai, cela m'est d'un tel secours. Nous nous sommes vraiment habituées les unes, les autres et je sais combien je les regretterai.
Ce matin je me sens très mal, gros problèmes intestinaux, du fait que je ne marche pas, aggravé par le fait qu'une nouvelle poussée évolutive me jette au lit tous les jours depuis la mi-février.
Trop mal, je ne mange pas à midi. Je suis au lit sur le point de m'endormir lorsque l'assistante saciale arrive. Nous faisons le point de tous mes dossiers, nous avons bien œuvré toutes les deux. Que de travail en deux mois, heureusement que j'avais écrit à tous la semaine suivant le décès de Maurice, maintenant les choses s'apaisent, malgré le fait que certaines administrations me réclament encore des papiers... ça n'en finit plus !... Vraiment désagréable car cela me laisse l'impression de piétiner, de ne pas avancer, je demeure à attendre à quelle sauce je serai mangée ! Une belle victoire quand même... je règle la grosse facture des funérailles.
Lorsque l'assistante sociale s'en va, je retourne au lit et je finis par m'assoupir jusqu'à dix-huit heures. Je me lève car je sens mes jambes se paralyser, et c'est très pénible.
Comme tous les jours j'oscille entre le lit et l'ordinateur. Ces derniers temps j'étais en rupture d'inspiration et cet après-midi elle est revenue pour un nouveau conte... un autre concours... le huitième... mais je ne peux pas avancer aujourd'hui.
Écrire me permet de tenir, de faire face à cette adversité féroce contre laquelle je dois lutter sans cesse pour tenir debout dans ma tête. Je me suis inscrite pour un Salon du Livre à Lyon en novembre... l'espoir fait vivre...