Jeudi 3 mai 2018...
Sylvie arrive à huit heures trente... je me lève. Nous prenons le café ensemble. J'ai de très gros soucis avec le transit. L'infirmière arrive tard comme hier. Elle s'aperçoit que je me suis arraché l'ongle du petit orteil. Elle me fait une belle poupée... le médecin devrait passer demain. Le soleil éclabousse toute la presqu'île, les températures s'améliorent.
Je passe l'après-midi et la soirée dans mes écritures. Ce soir je m'installe devant un très beau film 'Fiertés' sur l'homosexualité.
Mercredi 2 mai 2018...
Nathalie me réveille avec la pointeuse. Je me lève mal en point comme chaque jour. La matinée se passe comme d'habitude. L'infirmière arrive
à treize heures quinze. La journée s'écoule autour de mes livres. Le soleil pointe.
Mardi 1er mai 2018... 1er mai glacial !... Il fait un froid insupportable dans la maison !
Je me lève à sept heures et demie après une nuit difficile. Il fait un froid de canard. Je vais déjeuner puis je m'avance vers mon ordinateur. Je m'y installe. Pas la force, ni le courage encore de me laver.
Vers onze heures je file dans la salle de bains. J'ai beaucoup de mal dans les mouvements que je ne peux plus faire... difficile de me déshabiller, impossible de me rhabiller... et je suis seule ce matin, jour férié ! Bon l'infirmière y remédiera.
J eretourne sur l'ordinateur, j'ai bien avancé dans mon travail, mais je lutte dix fois plus qu'avant pour tenir. J'attends Céline qui n'arrive pas. Vers une heure je me dirige vers la cuisine. Tant pis, il est l'heure de se mettre à table, peut-être va-t-elle venir ce soir.
Attablée devant une salade verte, voici Céline qui frappe et entre. Bon, je finirai plus tard. Dans la salle de bains elle redresse mes vêtements restés suspendus dans le dos puis elle passe à mes soins, mes pieds, mes yeux. Quand elle a terminé elle s'en va. Demain elle viendra me faire ma prise de sang trimestrielle. Je ne dois pas déjeuner.
Bon, je termine mon repas et littéralement congelée je retourne sur l'ordinateur.
Lundi 30 avril 2018... le soleil est revenu !
Il fait encore très froid ce matin dans la maison avec le vent nordet qui souffle encore un peu... mais le soleil réapparaît, tant mieux. Sylvie cogne à la porte pour une belle matinée avec moi. Nous terminons la mise en place de mes dossiers où j'ai dû racheter deux très gros dossiers avec des pochettes transparentes, comme ça je suis parée.
Sylvie me laisse vers midi et l'infirmière arrive à son tour. Je reste seule, je prends mon repas et je poursuis mon travail sur l'ordinateur... mais la fatigue s'empare de moi et je file au lit, très mal. Je dors pendant trois heures. Je me sens mal même en dormant.
Dimanche 29 avril 2018... je travaille toute la journée sur l'ordinateur...
Annie vient ce matin à neuf heures. Elle va rester une heure trente, peu de temps mais assez pour m'aider un peu. Je passe ma journée sur l'ordinateur à tenter de préparer ce fameux concours. Il fait très froid et je ne parviens pas à me réchauffer dans la maison. Sur ma robe de chambre polaire, Annie me passe ma cape polaire.
Samedi 28 avril 2018... Je me lève avec les bras totalement bloqués avec les épaules en plus...
C'est Véronique qui frappe à la porte, ce matin. Je suis dans un sale état, de plus en plus abîmée par la maladie neurodégénérative qui m'accable. Maurice était dans le même état deux ans avant sa mort, non seulement ravagé par la maladie neurodégénérative du syndrome de Parkinson, mais encore accablé par son œdème cérébral, par son cancer de la prostate et son insuffisance cardiaque et respiratoire sévère qui lui faisait pisser l'eau par les jambes et par l'abdomen malgré les diurétiques qui, au contraire fatiguaient son cœur si fort qu'il en faisait trois fois plus... mais allez expliquer ça aux médecins... sur l'ensemble, trois seuls avaient compris ! Mais repenser à tout ça c'est revivre son épouvantable agonie.
Je tente de refouler ces souvenirs incessants qui me courent dans la tête. Non, aujourd'hui je vais me faire un cadeau, Maurice l'aurait voulu, lui qui souhaitait tant m'acheter une bague et des fleurs alors qu'il ne pouvait plus sortir du lit, en l'honneur de nos trois anniversaires naissances et mariage. Il fait beau, je vais aller à la Pointe. Seulement voilà, je ne parviens pas à m'habiller seule et je ne me suis pas faite aidée ce matin. Je me lance dans l'aventure avec d'énormes difficultés. Je dois prendre un outil pour descendre mon maillot. Tous ces gestes me font mal, je deviens livide et j'ai l'impression que je vais tomber dans les pommes. Je ne parviens même plus à jeter ma cape sur les épaules... finalement je sors débraillée... la prochaine fois je sortirais comme je suis, voilà tout !
Bon je file sur mes roues chez mes amis où je discute un brin devant un café puis je prends la route de la Pointe jusqu'aux commerces... je file au magasin 'Le Temps des Légendes'. Je trouve une fée et sa licorne et un korrigan juché sur une cigogne et puis j'achète un très beau livre 'Le grimoire des Plantes de la Sorcière'. Je vais me régaler ! Je rentre ravie de mes achats... il y a si longtemps que je me prive de tout !
Vendredi 27 avril 2018... Maurice aurait eu 74 ans aujourd'hui !...
Je pense à lui. Vers sept heures une tempête fracassante se lève avec des trombes de pluie et des vents à 143 km/heure. Ça s'entend, cela fait un raffut épouvantable dans la chambre. Je suis réveillée mais je reste au lit en attendant Nelly.
Lorsqu'elle arrive je l'appelle afin qu'elle vienne écouter ce tapage. Elle n'en revient pas mais elle a franchit le seuil dans cette furie.
La matinée se passe vite. Je me suis mise en tête de participer à un concours qui nécessite de ma part un énorme travail... et du coup cela va m'accaparer mon temps durant plusieurs jours et m'épuiser !
Je reçois aussi la visite du médecin qui m prescrit des antibiotiques mais sur le soir l'infirmière trouve mon pied en bon état et du coup nous garderons les remèdes pour plus tard.