Madame Dana LANG
Conteur Auteur
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à Madame Roselyne BACHELOT
Ministre de la Santé, de la Famille et des Personnes Handicapées
Madame,
Mon époux, Mr Maurice J..., architecte retraité, actuellement en Soins Palliatifs à Domicile pour de multiples pathologies, insuffisant cardiaque depuis 18 ans, maladie qui lui provoque d'énormes oedèmes aux pieds, aux jambes, et sur tout le corps, insuffisant respiratoire depuis 11 ans, atteint du syndrome de Parkinson depuis 20 ans, et d'un cancer de la prostate, opéré 54 fois dont 30 fois aux genoux a été conduit du 21 au 27 mai 2009 en cardiologie à l'hôpital de Roanne où le médecin s'est acharné sur lui alors qu'il se trouve dans un état désespéré.
Lorsque j'ai, avec mon fauteuil roulant lourd (de 165 kg), car je suis atteinte depuis ma naissance, d'une maladie génétique orpheline, neuromusculaire, pénétré dans sa chambre, j'ai ressenti l'affreuse chaleur qui règnait dans ce lieu. Dans cette période du 21 mai au 28 mai, ce fut le commencement de périodes de canicule que nous enregistrons cette année. Or, je fus stupéfaite de constater que les malades ne disposaient d'aucun ventilateur. Dans cette étuve, mon mari placé sous oxygène et sondé suffoquait comme d'ailleurs d'autres cardiaques.
J'ai protesté vivement de cet état de fait. Je n'ai pas pu rentrer chez moi, immédiatement, pour chercher un de nos ventilateurs. Je l'ai ramené dès le lendemain. L'air était irrespirable, les fenêtres placées en plein soleil toute la journée, volets baissés. Plongés dans l'obscurité les malades s'asphyxiaient.
Ce fut la même chose lorsque mon mari dû rentrer en urgence pour une orchite sévère, à l'hôpital, au service urologie vers le docteur Bargoud, où il fut très bien soigné par ce médecin mais aussi par tout le personnel hospitalier, que je veux saluer ici, du 1er août au 6 août 2009 avec une sonde, sous oxygène et sous morphine.
Il n'y avait aucun ventilateur dans la chambre, comme partout d'ailleurs. Il connaissait la chance d'avoir un matelas d'eau qui lui permettait de ne plus ressentir ses deux hernies discales et aussi les talures des points de contact au lit. Je lui ai évité d'énormes escarres sur les reins en lui appliquant du duo derm et en le massant avec du déxeryl dont j'ai dû me munir à l'hôpital.
Je trouve insupportable le fait que les malades doivent se passer de ventilateurs durant les périodes de canicule quand le gouvernement, dont vous, Madame, ne cessez de vanter le bon traitement des personnes âgées et des malades en période de grosse chaleur. Je trouve insoutenable que vous priviez ces grands malades, qui souffrent tant, de matelas d'eau, de duo derm et de déxeryl parce que vous estimez que cela est trop cher !
Il y a des abus dans ce pays, Madame. Des abus venant de tous côtés, chez les riches mais aussi au gouvernement ! Pendant que l'on érige des palais pour les Conseils Généraux, des mandats aux politiques abusivement rétribués, le peuple qui souffre doit se serrer davantage le ceinture, payer des franchises pour se soigner quant-il est privé de travail et de toute nourriture parfois...c'est un abus, Madame que sous votre ministère l'on doive se priver de tout et plus particulièrement de soins élémentaires !
Combien coûte, Madame le Ministre, quelques ventilateurs dans les chambres d'hôpitaux en comparaison des gaspillages énormes pratiqués par l'Etat ?
Permettez-moi de vous dire que je suis scandalisée que de telles choses puissent se voir dans le pays des Droits de l'Homme !
Je vous prie d'agréer mes sentiments insatisfaits et toutes mes salutations distinguées. Je ne vous souhaite pas, Madame, de connaître une fin de vie comme mon époux car vous comprendriez, un peu tard, la vraie vie de ce qu'endure une personne en situation de handicap atteinte de maladies graves.
Le vendredi 7 août 2009
Dana Lang
Sylvie 14/08/2009 13:50
comete19200 09/08/2009 19:16
chrissy 07/08/2009 19:25