Jeudi 26 avril 2018... quatre mois sans lui...
La nuit a été courte, j'ai encore sommeil lorsque j'entends Sylvie et la pointeuse.
Je me lève... pas folichon ! Mais je suis si content de retrouver Sylvie qui arrive avec le pain. Elle me prépare les tartines grillées puis chauffe le café, nous le prenons ensemble.
Puis elle s'attaque à la vaisselle, cependant que je me rends dans la salle de bains. J'y passe un long moment à batailler.
Lorsque je sors elle m'aide à remettre la robe de chambre et nous nous attaquons à la pile de papiers. Sylvie m'aide énormément. Elle a sorti cinq gros dossiers des cartons et je lui passe les liasses qui doivent être rangées dans tel ou tel. Ensuite elle ôte les vieilles étiquettes et en colle une nouvelle plus claire au dos des dossiers. Elle y indique le nom de chacun. Ouf, cela nous prend deux heures de travail intense. Jamais je n'aurai pu m'en sortir seule... trop fatiguée et bien trop gênée dans mes mouvements.
Me voilà soulagée d'un grand poids ! En outre Sylvie me quitte, mais elle emporte mes quatre lettres pour les jeter dans la boîte postale.
Je me mets à table. Je mange peu. Puis je retrouve l'ordinateur afin de lire mes courriels. Je suis crevée.
Je resterai un moment devant la télévision pour faire la sieste plus tard et la soirée se finira comme chaque jour... aussi seule, aussi malheureuse sans lui maintenant.
Céline passera à dix-huit heures et je finirai la soirée comme depuis quatre mois... seule, terriblement triste... et si loin des enfants...
Mercredi 25 avril 2018... beau temps variable, le soleil a perduré avec une petite averse passagère en fin d'après-midi...
Je me lève alors qu'Annie frappe à la porte. Je vais ouvrir et je passe au déjeuner. Je ne suis pas trop accablée par la fatigue ce matin.
Je m'installe sur l'ordinateur. Annie vaque aux occupations habituelles. Puis vient l'heure où elle me quitte. Elle a préparé une salade de betteraves, battu des œufs pour une omelette et sorti des frites du congélateur. Il ne me reste plus qu'à faire frire.
Ensuite je me mets à ranger les papiers qui représentent un gros dossier en épaisseur. Je n'y parviens pas avec mes mains et une fois de plus... ça m'énerve. Je laisse tout en place, je ferai cela demain avec Sylvie !
Je me mets devant la télévision où je commence à m'endormir... je file au lit. L'infirmière frappe à la porte à dix-huit heures. Je dormais à poings fermés, je me lève, elle me soigne attentivement. Elle me dit d'appeler le médecin remplaçant car elle n'est pas stranquille avec l'infection revenue. Je donnerai un coup de fil demain. Elle m'a apporté des cartouches d'encre achetées hier. Tant mieux, je vais pouvoir envoyer mes quatre lettres... je n'en finis pas du courrier avec les caisses de retraite.
Toujours dans le même état de tristesse je reste un peu sur l'ordinateur puis je soupe. Ensuite je m'allonge sur le fauteuil devant la télévision pour suivre encore une belle série française 'Ben'. Je regarde le spectacle d'adieu de Michel Sardou puis je vais me coucher.
Je me relève à une heure et demi, impossible de fermer l'œil. Il fait grand clair de lune... pourtant à moitié pleine.
Je me relève et je file tirer mes lettres...
Mardi 24 avril 2018... temps plus frais, gris le matin, beau soleil l'après-midi...
Nelly frappe et entre. Je me lève épuisée... même nuit que la veille. Nelly m'aide a passer ma robe de chambre et prépare mon déjeuner.
Puis elle fait la vaisselle et range un peu. Enfin elle file au jardin récupérer les cailloux blancs de la décoration du carrosse de la Reine des Fées. Ils ont passés l'hiver sur leur bâche au fond du pré. Nelly les dispose autour des plantes. Je ne sors pas avec elle, trop fatiguée pour le faire. Pendant ce temps je rédige deux lettres que je pourrai envoyer dès que Céline m'apportera de l'encre prise pendant ses courses.
Puis je vais dans la salle de bains en attendant Céline. Nelly rentre pour mettre mon déjeuner sur la table. Elle coupe les poireaux en salade car je n'y parviens pas et elle met dans une casserole un reste de carottes, pomme de terre. Je me ferai des œufs à la coque. Nelly s'en va et Céline arrive à midi et demi.
Nous allons dans la salle de bains pour les soins. Hélas, elle s'aperçoit que mon pied s'est de nouveau infecté. Elle le gratte, le nettoie et le désinfecte puis elle y remet un pansement comme chaque jour. Aujourd'hui mon pied me fait mal. Enfin, elle me quitte et reviendra demain car il faut reprendre les soins chaque jour et certainement reprendre des antibiotiques. Il va falloir faire venir le médecin... la barbe !
Je passe un moment devant Rex à la télévision puis je retourne dans mon lit où je m'endors jusqu'à vingt heures. Je me lève toujours dans le même état et je soupe. Puis je m'allonge dans le fauteuil devant la télévision pour la soirée...
Lundi 23 avril 2018... temps doux mais couvert le matin, très beau l'après-midi...
Je dors profondément douloureuse avec plusieurs réveils.
Je me lève à huit heures trente. Nathalie frappe à la porte et entre. Elle pointe, et me prépare le déjeuner.
Je m'installe à la cuisine cependant qu'elle fait la petite vaisselle. Nous discutons puis je file dans la salle de bains. J'éprouve beaucoup de mal à me laver et je prends beaucoup de temps à le faire, mes bras ne se soulèvent pas et mes mains ont bien du mal dans les gestes quotidiens.
Je sors et Nathalie me fait un soin du visage. Puis je demeure sur l'ordinateur sans conviction car en panne d'encre je ne peux pas imprimer les documents dont j'ai besoin... guère motivée, j'abandonne.
Je ressens cruellement jour après jour l'absence de Maurice. Sans lui, je ne pourrai plus jamais être comme avant. Il me manque désespérément. La journée s'étire comme chaque jour dans un vide immense, sans joie, sans plaisir, sans bonheur... je ne parviens même pas à écrire... je suis seule, épuisée, douloureuse, vide...