Samedi 27 janvier 2018... très souvent je maîtrise une forte envie d'éclater en sanglots...
J'ai regardé trois épisodes de 'Chérif' à la télévision... j'adore cette série de par son personnage, mais aussi parce que cela se passe à Lyon et que partout l'on peut voir 'le Crayon' la tour de Maurice.
J'ai dormi de minuit à huit heures, et comme d'habitude réveillée plusieurs fois dans la nuit.
Je déjeune seule, et cela devient de plus en plus difficile. Difficile aussi de me laver les cheveux, je pense que ce sera la dernière fois car je ne peux pas lever les bras, ni me passer le shampoing, ni rien faire avec mes mains qui s'atrophient de jour en jour. M'habiller relève de l'exploit quotidien, tout comme soulever une bouteille, une casserole ou un bol. Je ne parviens pas à ouvrir une boîte de mélaxose, j'essaie une deuxième, le résultat est le même. Je me débats avec tout... c'est épuisant.
Lorsque je suis prête je file sur l'ordinateur pour lire mes courriels et travailler. Je dois faire mon manuscrit que j'enverrai avec d'autres courriers mardi.
Lundi la poste est fermée exceptionnellement. Tant mieux pas de courses ce jour là, à partir de lundi il va falloir que je les économise si je ne veux pas payer des sommes folles quand je n'en ai pas les moyens !
Vendredi 26 janvier 2018... Maurice nous a quitté depuis un mois... un mois, seule, sans lui... comment pourrai-je l'oublier ? Jamais !
Je me réveille à trois heures sous les assauts du vent qui font un raffut épouvantable dans cette pièce placée à l'ouest... je me lève à quatre heures et me mets sur l'ordinateur jusqu'à l'arrivée de Nelly.
Elle me dépose une facture de 309 euros de frais de transports ! Bien sûr tous les jours à l'hôpital à 35 km pendant quinze jours et ensuite tous les jours dehors avec les Pompes Funèbres et les papiers de tous ordres... quelle misère !
Et voilà que le directeur de l'ADMR vient me rappeler au téléphone la dette de Maurice du fait des heures faites sous l'APAH, dette que j'avais réfutée en son temps (2014-2015) parce que j'avais demandé uniquement 5 heures par mois n'ayant pas les moyens pour plus d'heures, quand les assistantes sociales avaient recommandé 20 heures, et que l'ADMR en faisaient 23 heures... c'est facile de pousser à la consommation quand j'avais insisté que l'on ne pouvait pas les payer. Nous avions un budget mais non extensible, si l'on songe aux factures d'hôpital, de pharmacie, de médecins, de couches, de matériel médical, de frais d'électricité quand la maison se transforme en hôpital durant 3 ans... !
Je suis vivement contrariée, j'avais écrit plusieurs fois au Conseil général pour demander un recours gracieux mais jamais obtenu de réponse !
Et voilà que le directeur, un ancien militaire me dit que cela sera remis au notaire... j'en ai marre !
Je vais encore écrire à Macron... ce ne sera que la 3ème ou quatrième fois ! Ras-le-bol !
Il y a des situations qui n'affolent absolument personne et on se demande à quoi servent les assistantes sociales... tout le monde devrait pourtant être conscient que j'ai gardé Maurice avec moi jusqu'au bout jour et nuit, et que jamais je ne l'aurai abandonné dans je ne sais quel mouroir infecte comme on en voit tant à l'heure actuelle ! ! !
Bref, nous vivons dans un monde d'une absurdité criante et nous marchons sur la tête ! Lorsque chacun en aura pris conscience, il sera trop tard ! Je dois encore sortir ce matin, faire peser et partir au courrier mes deux autres dossiers pour les pensions de réversion complémentaires, Maurice était cadre dans el bâtiment, mais cela ne me fera pas plus riches que les autres retraitées car tout est plafonné, et de plus malgré nos deux handicaps on nous faisaient déjà payer la CSG, comme c'est parti il n'y a aucune raison pour que cela s'arrête... le monde appartient aux riches ! Nous partons en direction de la poste et je dois aussi me pourvoir en encres car je ne peux plus imprimer de documents. Je vais pouvoir sortir en manuscrit le 3ème tome de ma trilogie fantastique... il semble qu'un éditeur soit intéressé... si seulement je pouvais déboucher enfin sur du concret... cela me soulagerait d'un grand poids. Lorsque Nelly me quitte c'est au tour de l'infirmière d'arriver pour me prendre un prélèvement d'urine et me donner une dose d'antibiotique. Lundi matin, on passera à ma prise de sang et le médecin devrait passer mardi, hier je suis sortie et sans le savoir je lui ai fait faux bond. Je suis éreintée, je vais me coucher et je me réveille à vingt heures quarante-cinq.
Jeudi 25 janvier 2018... tristesse et solitude m'envahissent...
Je me lève à huit heures. Je me mets sur l'ordinateur, Sylvie n'arrivera qu'à huit heures cinquante... des horaires loufoques pondus par des cerveaux chagrins pour ne pas dire plus... après cela on voudrait obtenir du bon travail !
Lorsqu'elle arrive elle me prépare mon déjeuner, m'épluche deux kiwis, ce que je ne peux plus faire. Elle prend le café avec moi et nous discutons.
Puis je me prépare, nous devons aller en courses.
Sylvie emmène mon fauteuil roulant manuel dans sa voiture, elle revient m'aider à m'habiller et prend mes affaires. Nous partons, nous filons au magasin et je lui recommande de ne pas oublier mes couches et l'encre.
Nous rentrons et rangeons les emplettes. J'ai réussi à trouver des plats tous prêts pour une personne.
Tout à coup, ensemble, nous nous souvenons de l'encre... et nous l'avons évidemment oubliée ! ! ! Vraiment en ce moment il faut penser pour moi, encore faut-il que l'autre personne ne soit pas aussi étourdie et là j'ai peur de ne jamais pouvoir compter sur aucune d'entre elles... les femmes sont toutes pareilles !
Bref, je devrai courir encore demain... pas possible ! La matinée se termine et Sylvie me quitte à onze heures cinquante-cinq !
C'est au tour de Céline de franchir la maison pour mes soins. Elle prépare mon pilulier et pratique mes soins de pieds.
Elle me quitte et je déjeune d'une salade composée et d'un yaourt. Je n'ai pas le goût de manger ni de m'approvisionner en nourriture.
Je me remets sur l'ordinateur où je fais mes comptes. Puis je sors pour me rendre chez mes amis à la Pointe. À peine ai-je fait le tour pour rejoindre mon fauteuil roulant lourd qu'une radée me tombe dessus... tant pis, je ne vais pas reculer pour trois gouttes mais sur la route l'averse forcit et je commence à me faire mouiller et je n'y vois plus rien. Au ciel c'est un gros nuage gris qui passe... ça va s'arrêter... effectivement un arc-en-ciel se révèle et le soleil apparaît... je poursuis mon chemin.
J'arrive assez rapidement chez mes amis où Delphine me sert un café. J'achète deux paquets de café et deux boîtes de pâté... puis je repars avant de prendre une nouvelle saucée. Lorsque j'arrive, j'aperçois au loin d'énormes nuages sombres... je suis rentrée juste à temps !
Dans la boîte aux lettres je découvre, devinez quoi ?... Un acte de naissance pour moi ! Je n'ai pas assez d'encre pour le scanner alors je le photocopie et en prépare ainsi deux pour mes deux dossiers... que je posterai demain sans faute en espérant qu'ils acceptent bien les copies !
J'ai eu mes deux filles au téléphone qui se trouvent actuellement ensemble. Elles me tiennent au courant de leurs démarches...
Mercredi 24 janvier 2017... grosse fatigue...
Je me réveille à six heures sous les assauts de la tempête... impossible de me rendormir.
Je me lève à sept heures et je me replonge dans le courrier que j'adresse au notaire.
En ce moment je n'ai pas la tête très claire... comment ai-je pu penser que cet acte allait être gratuit, malgré les dires de l'employée de mairie... tout acte notarié est forcément payant... j'aurai dû vérifier sur le net... zut alors !
J'aurai mieux fait d'aller, comme je voulais le faire à la mairie de Douarnenez ce matin, j'avais largement le temps.
Ce soir ma fille m'annonce que cela va me coûter 70 euros ! Mince, de toute façon courir à Douarnenez me coûte aussi en frais de voiture... et ce mois ci la note risque bien d'être plutôt salée avec les 15 jours d'hospitalisation et le décès de Maurice, courses incessantes à l'hôpital et toutes mes démarches administratives chaque jour ! ! !
Bon, je suis littéralement épuisée. Annie frappe et entre à huit heures trente. Elle me prépare mon déjeuner puis je file à la salle de bains comme chaque matin.
Ensuite nous filons à la poste. Nous nous heurtons à un bureau fermé et je me souviens avoir vu le panneau de fermeture exceptionnelle pour ce mercredi.
Il nous faut aller jusqu'à Audierne... les complications n'arrêtent pas !
Nous rentrons et Annie range dans un carton mes lampes de chevet. Chaque jour un peu de rangement.
Je ne me sens pas bien, du coup je mange rapidement puis je vais me coucher à treize heures trente. Je dors tout l'après-midi.
Vers dix-sept heures mes ami-e-s Clémentine et Henk viennent me rendre visite... je suis vraiment heureuse de les voir, je les adore... nous discutons un long moment du décès de mon bien-aimé.