Tristesse,
Plogoff Mémoire d’une Lutte à travers nous tous a suivi la tienne Luc… J’ajoute mon bon Luc… Ta lutte éphémère et malheureusement désespérée… Ton départ me démolit, nous démolit et nous plonge dans une infinie tristesse !
Je me souviens encore et n’oublierai jamais cette soirée du 10 mai 81 où mêlant nos rires et nos larmes de joie, nous nous sommes embrassés avec tant de ferveur et d’amitié…
Je me souviens Luc de ton beau sourire franc et rayonnant, je me souviens de de ta décontraction, loin des conventions mais sachant aussi, oh combien être sérieux et professionnel…
Je me souviens de tes films et particulièrement celui sur le phare des Moutons… Qui m’avait tant ému.. Pourtant, un phare banal sur une petite ile caillouteuse dont tu as su faire un chef d’œuvre de tendresse, de beauté, de délicatesse … Autour de ce phare, tu avais su voir les oiseaux, les petites sternes de Dougall protégées sur l’île, amies du Gardien, tous les petits riens qui font la vie, le volet qui bat, le rayon de soleil qui vient caresser une chaise… que sais-je encore. Tu avais un œil aimant. Et quel talent !
Car mine de rien, tu étais ça aussi, un homme pudique cachant une énorme tendresse, une infinie sensibilité derrière un non conformisme naturel qui t’allait tellement bien. Il était toi tout simplement.
Notre amitié était profonde et ces quelques mails échangés depuis ton hospitalisation en sont témoins « on se verra plus tard, besoin de calme, de sieste. Finalement, une vie rêvée. On se sent aimé... » Disais tu… A la fin de l’hiver on arrosera ça… J’ai la pêche… On ne t’imaginait pas dire autre chose. Il y avait en toi tellement de vie, tu la respirais, tu étais la joie de vivre… Enfin… Tu la montrais… ! Tellement qu’aujourd’hui, on n’arrive pas à y croire…
En partant tu fais en nous tous de gros dégâts tu ne le voulais pas… Je sais bien. Si belle est la vie et parfois si moche….
Merci pour ton amitié, c’est une chance d’en avoir été digne, de t’avoir connu… Tu seras désormais un joyau dans notre souvenir que nous allons conserver vivant au fond de nos cœurs…
Adieu mon Luc
Jacques