(Sur la piste des papillons / Benjamin Bergerot / La moitié des papillons ont disparu en 20 ans)
PROJET DE MORT, Dana LANG, Le Cergne, le 19 juillet 2013
Les multinationales déjà à pied-d’oeuvre,
Installées en toute illégalité
Sont pressées,
Elles n'attendent pas de permis pour tuer !
Elles forcent la main aux dirigeants
D’Amérique, d’Asie, d’Europe
Et de FRANCE
Où il y a tant de gisements !
Les entreprises s’impatientent
Pour éclater la roche,
Des milliers de tonnes de bonne eau
Et la pollution du transport
De milliers de camions
Six cent poisons mortels déversés
A notre barbe, à notre nez,
Et des gaz sur les champs rejetés,
Les nappes phréatiques, les rivières détruites
En si peu de temps !
Qu’importe l’effet de serre
Et les pluies acides qui en rejailliront
Sur nos parcs et nos forêts !
Qu’importe !
Belle France, chantons-la
Cette France à jamais perdue,
Amérique anéantie
Chine soumise, Pologne et Europe asservies !
L’indépendance énergétique
Ne doit pas se faire
Au mépris de la vie,
Du Vivant, de l’existence même !
Pour eux, toujours plus de profits
Sans cesse, renouvelés,
Les multinationales souveraines,
Les grands laboratoires pharmaceutiques,
L’Organisation Mondiale de la Santé
Et leurs insupportables complicités
Détruisent notre santé et la vie sacrée
Ne laissons pas faire cela, mes amis !
Amis, songez à notre vie soudain sans eau, sans air
Pollués par les poisons et les gaz,
Mêlés à notre alimentation toxique !
Nous ne buvons pas le pétrole
Mais peut-être un jour y parviendront-ils
À nous le faire encore ce coup ?
Ils nous tuent déjà avec les plastiques
Aux hormones de synthèse,
Avec des colorants et des parfums trompeurs
Et des tonnes de poisons répandus dans les champs
Sur nos denrées alimentaires !
Qu’importe ! Qu’importe ?
Amis songez à notre bétail, à la faune et la flore
Tués eux aussi par l’eau empoisonnée
Amis songez au désert qu’il en résultera !
Amis, pourrons-nous changer l’eau et la rivière ?
Quand celles-ci prendront feu, empoisonnées,
Amis pourrons-nous transformer un fleuve ?
Pourrons-nous trouver une source pure,
Échanger un arbre millénaire,
Une colline, une montagne, une forêt ?
Amis pourrons-nous protéger la vie,
Celle d’un enfant, d’un petit nouveau-né ?
Amis pourrons-nous écouter le chant du rossignol,
de l’alouette et du pinson ?
Le geai viendra-t-il encore nous cajoler,
Et jaser avec nous dans les bois ?
Et les cerfs et les daims,
Les ours, les loups et les lapins ?
Nos lendemains saccagés
Notre futur et notre planète à jamais sans vie !
Qu’importe, avez-vous dit ?
Dans ce monde, il existe des génies,
Cherchons-les ! Encourageons-les
Pour peser du bon côté de la balance,
Poussons-les vers le respect de la vie à tout prix !
Cherchons du côté du solaire, de la marée motrice, de la géothermie…
Que sais-je ?
Reherchons des idées nouvelles !
Amis, ne laissez pas ce projet de mort supplémentaire
S’installer impunément sur nos terres
Amis, indignons-nous !
Contre l’absurdité,
Contre cette poignée de riches
Qui nous font un enfer !
Ceux-là qui trichent
Ceux-là toujours impunis,
Ceux-là qui tuent l’humanité,
En douceur, incolore, inodore
Qui répandent leur chimie,
Sur nos vies !
Empêchons ces crimes !
Retrouvons le sens de la vie,
Le sens du Vivant,
Le sens du sacré,
Défendu par les fées,
Les Celtes et les Indiens,
Les Hommes-feuilles et les Tibétains !
Amis, levons-vous !
Jetons ces vieux oripeaux,
Ces idées d’un autre âge,
Marchons vers une aube nouvelle !
Amis pour que chante la vie
Résistez, vous aussi !
Qu’importe ! Ont-ils dit
Ceux qui violent,
qui pillent et qui prennent sans merci !
*Dana LANG, a écrit une saga fantastique inspirée de la Légende Arthurienne « Les 3 Héritiers de la Clef des 7 Mondes » dont le 1er volume « La Dragonne et l’œuf d’Or Sacré » est sorti le 13 juillet 2012 dans l’année du dragon.
*Le 2ème volume « Eloïse et le Commandeur du Temps » devrait sortir en octobre 2013.
Ces œuvres ont été écrites en 2003-04-05-06-2007.
Elle écrit actuellement la suite pour une 3ème époque.
Vois sites : www.danalangconteur.com
www.alafontaineauxfees.site-fr.fr
e.mail : contedanalang@orange.fr
POSE TES YEUX / Dana LANG, LE CERGNE, le 23 juin 2013
Pose tes yeux sur la beauté du monde
Sur un matin d’orage pluvieux
Sur les cimes enneigées et bleues,
Sur l’oiseau blanc dans les cieux,
Pose ton âme sur un frère au loin,
Sur le rire de l’enfant délicieux,
Sur le travail du paysan heureux,
Sur le tourment de parents soucieux
Pose ton regard vers un proche avenir,
Sur les rêves de jeunes gens merveilleux,
Sur l’espoir des malades anxieux,
Sur le songe de couples devenus vieux
Pose ton cœur là où la vie te mène,
N’accepte pas l’injustice en ces lieux,
Ne te résigne pas, prends un pieu
Détruis les barreaux de leurs cages !
Pose ton espoir sur leurs rêves
Crois en demain, en tes vœux
Cours vers l’amour envers eux
Jamais n’abaisse ton courage !
Chers Dana
Je viens de rentrer de Lima et je trouve votre message d'amitié et de ces beaux poèmes aussi traduit en espagnol
J'envoie mes corrections, si toi désirez. Je retire également les majuscules où correspondent pas en espagnol
Je vous envoie une accolade
Ernesto
TRADUCTION ESPAGNOL
PON TUS OJOS / Dana LANG, EL CERGNE, el 23 de junio de 2013
Pon tus ojos sobre la belleza del mundo
sobre una mañana de tormenta lluviosa
sobre las cimas nevadas y azules,
sobre el ave blanca en los cielos,
Pon tu alma sobre un hermano a lo lejos,
sobre la risa del niño delicioso,
sobre el trabajo del campesino feliz,
sobre el tormento de familiares atentos
Pon tu mirada hacia un futuro próximo,
sobre los sueños maravillosos de jóvenes,
sobre la esperanza de los enfermos anciosos,
sobre el sueño de parejas envejecidas
Pon tu corazón allí dónde la vida te lleva,
no aceptes la injusticia en esos lugares,
no te resignes, toma una estaca
¡Destruye los barrotes de sus jaulas!
Pon tu esperanza sobre sus sueños
crée en el mañana, en tus deseos
en tu ir hacia el amor por ellos
¡Jamás bajes tu coraje!
TRADUCTION ANGLAIS
INSTALLING YOUR EYES / Dana LANG, THE CERGNE on June 23, 2013
Put your eyes on the beauty of the world
On a morning rainstorm
On snowy peaks and blue,
The white bird in the sky,
Put your soul on a brother far away
The laughter of the child delicious,
The work of the happy peasant,
The torment of parents concerned
Put your eye to the near future,
The dreams of wonderful young people,
The hope of anxiety patients,
The dream of couples become old
Put your heart where life leads you,
Do not accept the injustice in these places,
Do not resign yourself, take a stake
Destroy the bars of their cages!
Put your hope in their dreams
Believe in tomorrow, in your vows
Run to the love for them
Never lower your courage !
MAI, MOIS DE MAI, JOLI MAI / Dana LANG
Mai, mois de mai, joli mai
Soleil danse en ces rais
Les oiseaux sifflent, chantent
Font leur nid, s’enchantent
De ciel bleu, d’éphémères
Nos cœurs ne sont point amers
Quand l’été doucement revient
Et nous prend par la main
Nous invite à célébrer
La fête des mamans, des mémés
Il sourit ce temps joli
Tous les arbres ont fleuris
Au jardin tant parfumé
Tout danse avec les fées !
Le Cergne, le 8 mai 2013
COMMENT AVOIR LA PAIX ?
Comment planter la paix,
lorsque Monsanto
aux petits paysans vole les grains,
empoisonne le monde en toute impunité,
dans la plus grande absurdité ?
Comment vivre la paix,
quand les banques gouvernent le monde
spolient les petites gens un par un,
les jettent à la rue,
volent tous leurs biens,
sous les yeux de leurs frères,
dans un silence assourdissant ?
Comment espérer la paix,
quand sous les yeux de vos parents,
de vos frères, de vos amis,
vous êtes saisis
du labeur de toute une vie
sans un cri ?
Comment gérer la paix,
quand tout augmente,
et que baisse votre revenu
fort et vite diminue
comme peau de chagrin?
Comment croire à la paix
quand la femme et l’enfant
sont jetés à la rue
quand le vieux se suicide
s’immole par le feu
au fond de la forêt ?
Comment soigner la paix
quand les gens de plus en plus
privés de travail
se retrouvent au RSA et à la CMU
quand tant de médicaments
ne se remboursent plus
et qu’ils doivent encore payer ?
Comment rêver la paix
quand ceux d’en haut
se gavent sur notre dos
sur les taxes, sur les impôts
et qu’ils mènent grand train
dans ce qu’ils nomment
et appellent de leurs voeux
AUSTÉRITÉ
la bien nommée ?
Comment donner la paix
pour survivre faudra-t-il
vendre son sang,
ses organes et son foie,
faudra-t-il vendre ses enfants,
se prostituer,
voir mourir ses vieux dans les flammes,
ou faudra-t-il comme Fantine
vendre ses cheveux et ses dents ?
Comment imaginer la paix
quand de sombres fous
dans leurs laboratoires savants
tripatouillent la vie
inventent le mouton fluorescent
les poules avec des dents,
la brebis Dolly
et font manger de la carne avariée
aux bovins, aux poissons ?
Comment espérer la paix
quand du nucléaire les nuages
avancent invisibles et sournois
sur les pâturages
comme autant de poisons ?
Comment chanter la paix
avec la Terre-mère saccagée
violée, massacrée
quand les abeilles meurent
quand l’eau ne sera plus ?
Comment inventer la paix
doit-on accepter ce monde à l’envers
ce monde sans pitié ?
Et comment la danser la paix
dans ce monde violent
au plus grand nombre imposé,
organisé et par les guerres miné ? ? ?
NON ! La Paix,
Ce n’est pas se résigner,
c’est ne pas renoncer !
La paix c’est s’indigner, c’est résister
la paix, c’est crier, c’est hurler,
la paix, ce n’est pas tendre la joue
quand dans ce monde il y a de quoi manger
il y a un toit pour tous !
Dans ce monde absurde
cruel et injuste
la fraternité,
l’égalité et la liberté
doivent finir par l’emporter !
Dans ce monde fou,
infernal et brutal
invitez-vous à entendre, ouïr
écouter encore et encor
la voix de l’oiseau lyre
sous l’arbre à palabres d'or
au fond de la forêt…
Dana LANG, conteur, auteur, poète
Au Cergne, en ce jour du 25 avril 2013
4 février 1987
Mort !
Son enfant chéri est mort !
Son enfant, son amour, dans ce lit
Dans cette chambre, avec cette musique
A crier, à faire peur, à hurler
Mort !
Son amour git là
Etendu, sur ce lit livide
Comme ses yeux, comme son cri
Morte !
Elle aussi poignardée agonise
Elle regarde crucifiée, hébétée
Cet enfant
Son enfant, dix huit ans
Pâle, immobile, sans vie
Mort !
Son enfant suicidé !
Et tout pleure
Et tout crie
Et tout saigne
Raidit dans la douleur
A mort la vie !
Saloperie
A mort la mort !
Qui t’enrobe, te dérobe,
Et te vole l’enfant chéri
Qui te poisse
Qui t’arrache
Ton être chéri, ta chair,
Ta vie !
Plaie béante, accablée
Qui regarde hébétée,
Couché là, sur le lit blanc
Ce fils
Déjà froid.
"Puisque tu vis, Philippe" -13 février 1987
Sur ta mort
Un dieu, là-haut
Pleure trop fort
Il déverse des barriques d’eau
Indécent alors
Tout devient sale aussitôt
Ce mois d’accord
La mort souveraine
S’arroge tous les droits
Celui de tuer un enfant
En cette veille de printemps
Et jusqu’à salir
Les milliers de fleurs blanches
Sur le sol, déposé
D’un adieu dérisoire
D’un chagrin fou
Que rien ne pourra consoler
Et moi, j’erre
Dans le cimetière
Cherchant le moyen
De te ressusciter
À ta mère
Et chaque fois l’image de tes mains
Me revient
Ces mains fragiles
Plus tout à fait
Celles d’un enfant
Pas encore
Celles d’un homme
Dernière image
Sur mes yeux brouillés de larmes
Où déjà, je comprends
Que tu ne meurs pas en vain
Car des milliers d’enfants
Reprendront à leur tour
L’étendard brandi
Le drapeau de l’amour
Je pleure devant ces fleurs
Bras ballants, impuissante
Et tout crie en moi
Car j’aurai tout donné
Pour que tu vives encore
Et cette terre molle
Recouvre déjà ton corps
Dans cet hiver mouillé
Je hurle sur la mort
Qui arrache nos enfants
Sourde et sans pitié
À la douleur d’une mère
Et je marche sous la pluie
En pleurant suppliciée
Pendant qu’en mémoire
Je relis tes poèmes
Pour battre mon chagrin
et apaiser ma peine.
Lettre de Michel Courot, Saint-paul, le 13 février 2013,
Bien chère Dana,
J’ai été très touché par votre message, et par les compliments que vous m’avez faits ! Très peiné aussi par le récit de vos souffrances. Mais surtout en admiration à la lecture (parfois un peu difficile ?) de vos poèmes. Quel rythme, quel lyrisme, et quelle force d’âme ! Mille bravos. Je me suis permis quelques (rares) corrections que je vous renvoie, mais encore tous mes compliments (ce qui est faible). J’ai été extrêmement ému par le couplet « Puisque tu vis, Philippe », qui a éveillé en moi de profondes résonnances (à mon âge, on a forcément perdu des êtres aimés), et je me suis cru autorisé à joindre à cette lettre un poème allemand, d’un poète bien oublié de XVIIIème siècle, que j’ai transcrit en français, à ma manière. Si vous avez peur de pleurer, ne le lisez surtout pas. Et j’ai ajouté aussi une œuvre d’une poétesse brésilienne, texte que j’ai également traduit, dans mon style.
Nous espérons que vous m’avez pas été trop gênés par les intempéries, nous avons été quant à nous miraculeusement épargnés (juste une faible couche de neige qui a vite disparu), mais nous attendons avec impatience les beaux jours, au moins pour aller vous voir ! Je vais en attendant attaquer la correction de « Docteurs, vous m’avez tué » mais, je ne vous promets pas d’aller très vite !
Danyèle se joint à moi pour vous envoyer, à vous Dana et à Maurice, de grosses bises affectueuses.
À bientôt. Michel,
ARNOLD, MON PERE
Souvent, des images me reviennent.
Vingt huit ans, déjà
Et pourtant il me hante toujours,
Il est là.
Des odeurs de scierie me pénètrent
Les deux premières années de ma vie,
J’ai vécu près de lui
Dans son village d'Alsace, une maison
Près de la scierie où il travaille,
Mon père.
Il a des yeux bleus rieurs,
Un cœur tendre et bon,
Une bouche gourmande,
Et un flegme qui nous désarçonne,
Mon père.
J’ai quatre ans et il me tient la main,
Parmi les petits sapins de Parilly,
Il aime me faire rêver et imaginer ses forêts
Dans le Sundgau près de Bâle.
Souvent, nous partons en pique nique, avec lui,
Toute la famille réunie,
Entre les arbres du boulevard lyonnais,
Mon père.
Au bout de notre rue
Chantent les coquelicots
Et les soirs, la chaise retournée à l’envers,
Sur le trottoir de la rue,
Il capture les lucioles et le vol des hannetons,
Par des mots,
Il me conte des histoires de bêtes et de lune,
Mon père.
Une enfance malade, il me porte dans ses bras,
Il lave au savon noir, dans le baquet sur la planche,
Les liquettes, les chaussettes d’une marmaille
Qu’il étend sur la corde au soleil
Et repasse les vêtements de la semaine,
Il prépare les repas et les jours s’écoulent
Au rythme d’un travail acharné de doubles journées,
Mon père.
Pendant que je reste en chaise longue à bâiller
Car je ne peux rien faire seule,
Ni marcher, ni jouer, ni manger
Quand il y a, derrière, cinq bébés
Qui ont besoin de l’attention d’une mère,
D’un père.
Et attentionnés, ils le sont
En ces jours d’après guerre
Qu’il a faite durant cinq ans l’alsacien évadé
Pour ne pas supporter la honte d’être nazi
Le débarquement par le sud avec tous ses amis
Sénégalais, marocains, algériens,
Il était de ceux là, héros malgré eux,
Qui délivrèrent la France de son joug affreux,
Mon père.
Je me rappelle nos vacances dans le Sundgau
Nos promenades avec le saint Bernard,
Parmi ses montagnes,
Et nos balades sous les cerisiers,
Où tels des moineaux nous nous gavons
De leurs fruits mûrs avec délectation,
Et il orne mes oreilles
De ces cerises vermeilles
Quand revenus de nos escapades
Faisons bien rire grand père.
Comme j’aime ce pays, son village
Les cigognes sur les toits
Et dans les monts, l’écho de sa voix
Où il ioule une joyeuse tyrolienne,
Mon père.
Lorsqu’il m’apprend à dessiner
Des paysages de neige, des sapins
Reviennent les oasis qu’il a connus,
Autrefois dans cette guerre qui le hante,
Mon père.
Oui, je le revois souvent dans son jardin ouvrier
De Lyon La Mouche à Gerland
Cette parcelle de lui, de sa campagne,
De son Alsace, de sa terre
Qui lui collent aux semelles
Et qu’il aime et chérit tant
Comme ces légumes qu’il plante
Parmi ces roses qu’il greffe,
Lui le jardinier,
Mon père.
Je le revois aussi,
M’apportant mon petit déjeuner au lit,
Comme il est fier de me faire plaisir
De rendre heureuse sa grande fille,
Mon père.
Le cœur empli de fleurs et de bonté
Il a tout donné de lui,
Dans sa cabane, sous le figuier,
Il est tombé là parmi ceux là,
Les oiseaux et les chats,
Laissant encore derrière lui
Deux fils de quatorze et seize ans
Mon père.
Combattant et travailleur inlassable,
Amoureux de la terre,
De la vie, de ma mère,
Il n’a jamais démérité
Il était ce père,
Mon père.
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OFFRE MOI LE FLAMBEAU
Don du coeur
ouvrage de vie,
de tant de labeur
offre-moi le flambeau
et le transmettre mon tour.
Je m’en souviens encore, il y a cinq ans
de ta mort comme un printemps,
éclair foudroyant lorsque jaillit la vie.
Tu bêchais ce jour là,
ce douze février. Travailleur acharné
jusqu’au dernier jour, tu avais rempli ta journée.
Je me souviens de ma mère me rappelant
les détails du matin.
Et le soir, rassemblés autour de ces clafoutis
que tu avais préparés comme un ultime adieu,
alors seulement, je pleurais.
ADIEU
Quand la terre engourdie et gelée
de l’hiver sale, mouillée de fumier
se réveille doucement,
et qu’il faut semer les grains de l’été
tu t’es couché là,
parmi ceux que tu aimes
ils sont venus t’offrir leurs chants timides, leurs dons cachés
à pas menus tous te caressaient une dernière fois
la terre, les fleurs, les oiseaux et les chats.
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[...]
LIVRET DE PROSE N° 4 / La Maison Hirondelle : Dana LANG, 1987